Le G7 est-il toujours au sommet?

Samedi à Biarritz s’ouvre le G7, qui réunit les chefs d’Etats de sept puissances mondiales. Mais ce club de riches représente une part toujours plus faible de la population mondiale et son poids économique recule.

A sa naissance il y a 44 ans, le G7 fut d’abord un G6. Du 15 au 17 novembre 1975, Valéry Giscard d’Estaing convie à Rambouillet les dirigeants de six grandes puissances économiques : la France, l’Italie, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Japon. La réunion des chefs d’Etats des pays les plus riches du monde vise alors à trouver un accord pour maîtriser l’imprévisibilité des taux de change mondiaux. L’organisation n’est pas simple : le président américain Gerald Ford a hésité jusqu’au dernier moment à se rendre à ce sommet, pas vraiment convaincu de l’interdépendance entre les Etats-Unis et les puissances européennes en difficulté. L'Italien Aldo Moro, Premier ministre d’un pays alors considéré comme l’homme malade de l’Europe, ne devait pas en être. Il a été convié à la dernière minute. La formule, pourtant, fonctionne : après le sommet «des Six», le secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger se félicite d’un retour de la «stabilité» dans la finance internationale, selon le «New York Times» du 18 novembre. Selon le Paris Match du 29 novembre, VGE se réjouit même auprès d’un ami : «Sincèrement, le succès est plus grand que celui que j’attendais.»

Dès ses débuts, la polémique n’a pas épargné cette réunion de maîtres du monde, à laquelle le Canada a été invité à partir de 1976. Le «Times» rappelle que les Pays-Bas, exclus de la première édition, avaient reproché aux puissances européennes participantes de nuire à la cohésion des membres du marché unique. Cité par «Le Monde», le secrétaire général du Parti communiste français Georges Marchais dénonçait un sommet aux mains de Washington : «Les Six se sont en fait entendus pour ne rien faire qui puisse contrecarrer le pillage des peuples et des nations par(...)


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