Gérard Depardieu: les associations féministes indignées après la tribune défendant l'acteur

Une prise de position qui fait polémique. Lundi, une cinquantaine de personnalités du monde de la culture ont dénoncé, dans une tribune publiée dans Le Figaro, un "lynchage" de Gérard Depardieu, mis en examen pour viols depuis 2020 et au cœur d'un scandale devenu politico-médiatique après la diffusion d'un documentaire de Complément d'enquête diffusé sur France 2.

"Gérard Depardieu est probablement le plus grand des acteurs. Le dernier monstre sacré du cinéma. Nous ne pouvons plus rester muets face au lynchage qui s'abat sur lui, face au torrent de haine qui se déverse sur sa personne, sans nuance, dans l'amalgame le plus complet et au mépris d'une présomption d'innocence dont il aurait bénéficié, comme tout un chacun, s'il n'était pas le géant du cinéma qu'il est", écrivent-ils dans ce texte.

"C'est très dur à entendre"

À la lecture de cette tribune, bon nombre d'associations et militantes féministes ont fait part de leur indignation. Invitée sur l'antenne de BFMTV, Emmanuelle Dancourt, présidente de #MeTooMedias, se dit "attristée" et "atterrée."

"On savait que cette tribune se préparait, que beaucoup de personnes connues allaient la signer. [...] J’ai l’impression qu’il y a une incompréhension quand j’entends parler de torrent de haine qui se déverse, c’est tellement pas ça", dit-elle.

Elle ajoute que les victimes qui se confient à l'association ne sont pas dans la "haine", la "vengeance" ou la revanche." Toutefois, cette dernière dit comprendre la position des signataires mais rappelle la réalité des faits.

"Pour tous les signataires de la tribune, ce qui est très dur à entendre, et je le comprends, cette personne qu’on aime, cette personne a fait ça. Les gens qui font ça ce sont nos amis, nos pères, nos maris, nos voisins, nos collègues, des gens qu’on connaît", martèle-t-elle.

Toujours à notre antenne, Violaine De Filippis, avocate spécialiste du droit des femmes, insiste également sur ce dernier point.

"C’est pas étonnant, la première réaction qui vient lorsqu’on apprend qu’un homme de son entourage est violeur c'est: 'non c’est pas possible, pas comme ça, il un peu trivial', presque un réflexe humain qui peut rassurer", dit-elle, rappelant que 9 victimes sur 10 connaissent leurs violeurs et que un viol sur deux est réalisé par un conjoint ou ex-conjoint.

Sur les réseaux sociaux, les signataires de la tribune ont également été pris pour cible par plusieurs associations dont Osez le féminisme! qui point l'acteur qui "traite les femmes de "grosses salopes" et tient des propos pédocriminels face caméra en toute décontraction."

"Ceux qui haïssent ce sont ceux et celles qui accusent les victimes d'être les bourreaux pour mieux les faire taire", est-il écrit dans un poste publié sur X (es-Twitter.)

Les accusations se multiplient

Le président de la République Emmanuel Macron et des membres de la famille de l'acteur, dont sa fille Julie, avaient déjà pris publiquement la parole pour défendre Gérard Depardieu, mis en examen à la suite d'une des deux plaintes dont il fait l'objet en France et qui réfute ces accusations.

La diffusion récente d'un reportage sur l'acteur, dans l'émission "Complément d'enquête" sur la chaîne France 2, a provoqué une onde de choc, avec des répercussions internationales.

Sur ces images, Gérard Depardieu, par ailleurs ciblé par deux plaintes pour viol, multiplie les propos misogynes et insultants en s'adressant à des femmes, n'épargnant pas une fillette avec des propos à caractère sexuel.

Le groupe France Télévisions a assuré vendredi que ce dernier passage avait été "authentifié" par un huissier de justice. Cette réaction intervenait après des déclarations du chef de l'Etat sur France 5 laissant entendre que la séquence avait pu être modifiée au montage, comme l'avait auparavant affirmé la famille de l'acteur.

Article original publié sur BFMTV.com

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