Géraldine Pailhas et Christopher Thompson, 30 ans d’amour et de cinéma

Le scénariste-réalisateur met en scène sa femme actrice dans une comédie romantique, « Tendre et saignant ». À l’image de leur duo qui dure depuis trente ans. Interview.

Paris Match. Christopher, comme le métier de boucher dans votre film “Tendre et saignant”, le cinéma est pour vous une affaire de famille. Pouviez-vous y échapper ?
Christopher Thompson . J’ai d’abord essayé de ne pas suivre l’exemple de mon grand-père Gérard Oury et de ma mère, Danièle Thompson , en me projetant dans la musique à l’adolescence. Et puis, c’est revenu naturellement. Je suis parti quelques années aux États-Unis, c’est là que j’ai décidé de ne pas m’empêcher de suivre mon envie. De trouver ma voie avec et malgré cet héritage.

Géraldine, auriez-vous pu hériter de la menuiserie Delta, dirigée par votre père, Roger Pailhas, qui était aussi un galeriste renommé ?
Géraldine Pailhas . Non, même si j’adorais lui rendre visite dans l’atelier. Il y avait les odeurs de bois, les particules en suspension dans l’air, mais je n’ai jamais pu toucher une machine. La galerie… j’étais plus grande. Nous avons assisté, ma sœur et moi, à sa création. Nous étions fascinées par la volonté de notre père de faire rayonner Marseille dans le monde en convoquant collectionneurs, galeristes et artistes de renom. À sa mort, nous étions engagées dans nos métiers respectifs et il nous a semblé impossible de reprendre le flambeau. Pourtant, depuis quelques mois, ma sœur a ouvert un appartement-galerie à Marseille. C’est elle, l’héritière.

L’héritage artistique, au sein de vos deux familles, a-t-il déterminé votre existence ?
C.T. Je pense souvent à ceux qui sont venus avant moi. L’influence de mon grand-père, sa passion, son plaisir à faire son métier et sa joie de connaître le succès ont été déterminants. Mais j’ai aussi décidé que ce ne serait pas un poids.
G.P. Mon grand-père maternel, le peintre François Bret, était un artiste(...)


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