Gérald Darmanin veut dupliquer « le modèle de la CRS 8 » contre le trafic de drogue

Gérald Darmanin, lors d’une conférence de presse le 1er mars.
CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

POLITIQUE - L’inspiration était toute trouvée. Gérald Darmanin a annoncé vendredi 8 septembre la création d’une « unité d’investigation nationale » sur « le modèle de la CRS 8 », cette unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, pour combattre le trafic de drogue, ce qu’il a comparé à « la bataille de Stalingrad ».

Dans une interview au Parisien, le ministre de l’Intérieur estime qu’il faut « être beaucoup plus offensifs dans le domaine de l’investigation, sur les enquêtes, malgré le travail incroyable des services d’investigation ». « Il faut contenir la pieuvre. C’est la bataille de Stalingrad », s’est-il exclamé.

Installée en 2021 par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, la CRS (Compagnie républicaine de sécurité) 8 a été créée pour être mobilisable 24 heures sur 24 et déployée en moins de 15 minutes dans un rayon de 300 km pour des actions très limitées dans le temps. Ses 200 membres sont spécialement formés à la lutte contre les violences urbaines et les manifestations violentes. Elle a été déployée à Mayotte, lors de l’opération Wuambushu mais aussi à Marseille et Nîmes, après plusieurs drames sur fond de trafic de drogue.

Opérationnelle dans « les prochaines semaines »

Gérald Darmanin ne donne aucune indication sur la manière dont l’unité dédiée à la lutte contre le trafic de stupéfiants fonctionnera, sur la façon dont son action s’articulera avec l’Ofast, l’office dédié à la lutte contre le trafic de drogue, qui a lui déjà une compétence nationale et dispose d’antennes locales.

La nouvelle unité, composée « d’une centaine d’effectifs mêlant policiers et gendarmes », sera opérationnelle dans « les prochaines semaines », a-t-on précisé dans l’entourage du ministre. Il s’agit, a-t-on expliqué, de pouvoir projeter durant plusieurs semaines ces enquêteurs dans une ville, un endroit, où le trafic est prégnant, comme le gouvernement le fait avec la CRS 8 pour « nettoyer les points de deal » comme à Nîmes, récemment.

« Avec des chiens, des enquêteurs spécialisés dans le blanchiment, des moyens technologiques, ces enquêteurs viendront en appui des services locaux pour mener des opérations d’envergure, soit en réaction soit en prévention », fait valoir Gérald Darmanin dans Le Parisien.

« C’est aller au-delà, insiste-t-il, du nettoyage d’un point de deal car il s’agit là de démanteler des réseaux et de définir des cibles ». « Notre enjeu, dit-il, c’est de poursuivre le renforcement de la filière judiciaire pour agir en profondeur et mettre ces criminels hors d’état de nuire durablement ».

40 personnes tuées à Marseille depuis janvier 2023

Cette annonce intervient dans un contexte de recrudescence des règlements de comptes sanglants, principalement à Marseille mais également dans des villes, comme Nîmes, jusque-là peu réputées pour être en proie à des batailles de territoires.

Selon le décompte de l’AFP début septembre, une quarantaine de personnes ont été tuées à Marseille sur fond de guerre de territoires entre trafiquants depuis le début de l’année, dont une dizaine pour le seul mois d’août, soit bien au-delà des 31 morts par balles « liés aux stups » recensés par la préfecture de police des Bouches-du-Rhône pour l’ensemble de 2022.

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