Gérald Darmanin reconnaît s’être « trompé » sur le Mariage pour tous

À l’occasion des 10 ans de la loi Taubira, le ministre de l’Intérieur a confié dans une interview à la « Voix du Nord » que si c’était à refaire, il voterait en faveur du texte.

POLITIQUE - Dix ans après, les regrets. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, a reconnu s’être « trompé » en s’opposant à la loi Taubira autorisant le mariage pour tous, ce jeudi 20 avril, jour de l’anniversaire de l’adoption par le Parlement de la mesure historique, dans un entretien à la Voix du Nord. Dans la foulée, le locataire de la place Beauvau a annoncé plusieurs mesures pour renforcer la lutte contre les agressions homophobes.

« Je me suis trompé. Si c’était à refaire, je voterais le texte du mariage pour tous », affirme le ministre, qui en 2013, alors maire de Tourcoing (Nord), avait déclaré qu’il ne marierait pas de couples de même sexe en sa mairie.

« Dix ans après, j’ai pu constater que le mariage homosexuel, comme l’adoption par les couples homosexuels, ne changent rien et que les craintes qui avaient été exposées par la droite, et notamment dans ma famille politique, étaient infondées », ajoute-t-il dans un entretien au quotidien régional. « L’important, c’est l’épanouissement de l’enfant et l’amour porté par les parents, quelle que soit la structure familiale : homosexuelle, hétérosexuelle ou monoparentale », met-il en avant.

Des mesures de lutte contre les agressions homophobes

Relevant que selon « les seuls chiffres de la police nationale (hors préfecture de police et gendarmerie nationale) », il y a eu en 2022 « une augmentation de 10 % des infractions liées à l’orientation sexuelle de la victime », il cite une série de mesures qu’il compte mettre en œuvre.

Parmi elles, la formation des policiers et gendarmes « déjà en poste », alors que « depuis cette année, 100 % des policiers et gendarmes ont dans leur formation un module sur les violences contre les personnes LGBT ». Il affirme « se donner un an » pour que « l’intégralité des policiers et gendarmes passe au moins une journée ou une demi-journée à comprendre qu’il y a des qualifications spécifiques dans le droit et qu’il faut pouvoir accompagner les victimes ».

L’objectif est aussi « d’installer des référents partout », sur le modèle de Paris, Bordeaux, Marseille et Cayenne, où « on a mis un référent LGBT dans les services, c’est-à-dire un policier ou un gendarme qui est spécialisé, formé, qui conseille ses camarades ». « Ça marche très bien », assure-t-il, annonçant qu’il va « prendre une instruction la saison prochaine pour généraliser cela dans chacun des commissariats et dans chacune des brigades de gendarmerie ».

Il sera aussi question de « cartographier les lieux où il y a le plus de violences faites aux personnes LGBT » pour être « plus présents via une politique de vidéoprotection », « davantage de policiers nationaux à certaines heures », mais aussi « de liens avec les patrons de bars et de discothèques qui peuvent donner des renseignements pour intervenir ».

À voir également sur Le HuffPost :

François Hollande en Une de « Causette » pour les 10 ans du mariage pour tous, un choix qui interroge

Avec « Guet-apens », Mediapart livre un documentaire glaçant sur les pièges visant des hommes gays ou bis

VIDÉO - Cuba dit « oui » au mariage pour tous et à la GPA