Gérald Darmanin s'oppose à la création de "zones sans contrôle d'identité"

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le 27 janvier 2021 à Paris  - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, le 27 janvier 2021 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Venant d'un ministre de l'Intérieur, le contraire aurait été surprenant. Gérald Darmanin a été interrogé ce mardi au micro de RTL sur la proposition de la Défenseur des droits d'instaurer des zones sans contrôle d'identité. Pour le ministre, il ne doit pas y avoir "en France des zones où la police n'a pas le droit d'aller, de contrôler."

Tollé chez les syndicats

Vendredi, la Défenseure des droits Claire Hédon a proposé d'expérimenter des "zones sans contrôle d'identité", dont le caractère discriminatoire a été documenté dans plusieurs enquêtes. Cette proposition a provoqué un tollé chez les syndicats policiers.

"Chacun jugera si les propos de madame la Défenseure des droits sont excessifs ou non. Je ne les partage pas. (...) Je ne pense pas qu'il doit y avoir en France des zones où la police n'a pas le droit d'aller, de contrôler", a réagi le ministre de l'Intérieur au micro de RTL ce mardi matin.

Brebis galeuses

Gérald Darmanin explique que les contrôles préventifs ont une utilité puisque "ça permet de contacter le CCAS (ndlr: Caisse centrale d'activités sociales), l'Éducation nationale et ça permet de ramener (le jeune) à ses parents."

Sur les contrôles au faciès, le locataire de la place Beauvau rappelle la généralisation à venir des "caméras-piétons à partir du 1er juillet sur toutes les brigades de police et de gendarmerie."

"Il y a sans doute des manquements à la déontologie mais la quasi-intégralité des contrôles de police se passe sans problème. Il y a cinq millions d'opérations de police et de gendarmerie chaque année, 99,7% ne donnent lieu à aucun signalement."

Tout en reconnaissant quelques "brebis galeuses", le ministre dit ne pas connaître "une administration qui est mieux contrôlée."

"Chacun doit rester dans son rôle"

"Je pense que chacun doit rester dans son rôle. Mon rôle est d'être défenseur des policiers et des gendarmes... Et finalement défenseur des Français."

Enfin, le ministre est revenu sur les événements de Poissy, où des policiers ont été attaqués par des jeunes avec des jets de projectiles:

"Il y a des droits en France et c'est bien naturel de les défendre. Il y a aussi des devoirs, on n'en parle pas assez de ces devoirs. Respecter l'uniforme, l'autorité, ses parents. (...) Il faudrait qu'on insiste davantage sur les devoirs que sur les droits dans ces moments particuliers, où la société est un peu délitée."

Egalement invitée dans la matinale d'Europe 1 ce mardi, Claire Hédon a procédé à un léger rétropédalage, affirmant qu'elle n'avait "jamais souhaité mettre fin aux contrôles d'identité".

"Il y a des quartiers excessivement difficiles, mais ce que je dis c'est qu'il y a des contrôles d'identité discriminatoires. (...) Il faut évaluer la traçabilité de ces contrôles d'identité, on a aucune idée du nombre de contrôles d'identité en France, ça se compte en millions. Quelle est leur efficacité? C'est une politique publique que l'on n'évalue pas", s'est-elle justifiée.

Article original publié sur BFMTV.com