Gérald Darmanin déplore le « Frexit migratoire » proposé par Les Républicains

Gérald Darmanin lors des Questions au gouvernement du Sénat ce mercredi 24 mai.
Gérald Darmanin lors des Questions au gouvernement du Sénat ce mercredi 24 mai.

POLITIQUE - Une formule choc qui risque de marquer les esprits. Lors des questions au gouvernement du Sénat, Gérald Darmanin a comparé ce mercredi 24 mai les propositions de réforme constitutionnelle de LR sur l’immigration (très inspirées de celles de Marine Le Pen) à « un Frexit migratoire » .

Les Républicains doivent en effet déposer d’ici la fin de la semaine deux propositions de loi très fermes sur l’immigration. Partenaire essentiel d’un éventuel compromis parlementaire sur le futur texte du gouvernement, le parti d’Éric Ciotti fait monter les enchères en demandant notamment une réforme de la Constitution qui, en matière migratoire, permettrait de faire sortir la France des traités européens.

« Commencez à être concret »

Une option très offensive balayée par le ministre de l’Intérieur, en charge de mener les négociations sur le dossier. « Nous avons des divergences de principe sur lesquelles, sans doute, il faut que nous débattions. Vous proposez pour certaines dispositions de sortir de la Convention de Genève, de sortir des traités de l’Union européenne, de sortir du Conseil de l’Europe, de sortir de la CEDH… c’est une question importante que ce Frexit migratoire », a déclaré Gérald Darmanin, interrogé par le sénateur LR Henri Leroy.

« Il faut évidemment que nous puissions échanger sur les propositions constitutionnelles mais avouez qu’ici, nous faisons un projet de loi ordinaire », a-t-il encore ajouté. « J’ai entrepris des négociations, les discussions avec le groupe LR du Sénat, avec les centristes, avec tous les autres groupes qui le souhaitent bien évidemment pour, j’espère à l’automne, discuter de ce texte. Arrêtez d’en parler et commencez à être concret, comme vous l’a proposé le gouvernement », a-t-il lancé à l’adresse de la majorité sénatoriale de droite.

LR compte inscrire dans la Constitution « la possibilité de déroger à la primauté des traités et du droit européen (...) quand ’les intérêts fondamentaux de la Nation’ sont en jeu », en considérant que l’immigration entre dans cette case. LR entend aussi « élever au rang constitutionnel le principe d’assimilation ». Des propositions qui n’ont pas manqué de faire réagir, au point que le Rassemblement national a réclamé des « droits d’auteur » au parti de droite.

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