Géorgie : des protestations contre la "loi russe" ne faiblissent pas
Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Tbilissi vendredi pour manifester contre l'adoption de la "loi sur les agents étrangers". De telles actions se déroulent dans le pays depuis plusieurs semaines.
La manifestation a débuté près de l'hôtel Paragraph, où se tenait la réunion annuelle de la Banque asiatique de développement. Les participants se sont ensuite dirigés vers le bureau voisin du parti au pouvoir, Rêve géorgien - Géorgie démocratique, avant de retourner sur l'avenue Rustaveli pour rejoindre le bâtiment du parlement.
Certaines de ces manifestations ont été émaillées par une confrontation avec la police et une répression, parfois brutale, par cette dernière. Comme le projet de loi lui-même, les violences policières ont été fermement condamnées par les dirigeants de l'Union européenne.
Le 1ᵉʳ mai, les députés ont adopté en deuxième lecture le projet de loi "sur la transparence de l'influence étrangère", auquel s'opposent la présidente Salomé Zourabichvili, l'opposition et les diplomates occidentaux, qui le considèrent comme un obstacle à l'entrée de la Géorgie dans l'Union européenne. Le département d'État américain a déclaré que le projet de loi visait à saper la société civile dynamique du pays. Les dirigeants du parti au pouvoir, Rêve géorgien - Géorgie démocratique, affirment que la loi ne sert qu'à assurer la transparence du financement étranger du secteur non gouvernemental et des médias.
Selon le document, les médias, les organisations non gouvernementales et les autres organisations à but non lucratif devront s'enregistrer comme "poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère" s'ils reçoivent plus de 20 % de leur financement de l'étranger.
L'opposition qualifie cette loi de "russe" car Moscou utilise une loi similaire contre les médias indépendants et les organisations critiques à l'égard du Kremlin.