Géorgie : l'immobilier flambe en raison de l'afflux de citoyens russes qui rejettent la guerre

Depuis le début de la guerre en Ukraine, l'afflux de citoyens russes en Géorgie a augmenté d'environ 45%.

Une marée migratoire qui a fait exploser les prix de l'immobilier. Plus de 100 000 Russes se sont installés dans cette République de 3,7 millions d'habitants depuis le début du conflit. Et avec la mobilisation décrétée par Vladimir Poutine, ce chiffre pourrait encore augmenter.

"Depuis le début de la guerre en Ukraine, une énorme vague de migrants a afflué ce qui a eu un impact énorme sur le marché de la location. Les prix des loyers ont bondi en moyenne de 60 % en avril puis se sont stabilisés. Cette demande de biens immobiliers vient principalement de migrants aisés, ils louent car l'achat ne semble pas raisonnable, puisque leur présence pourrait être temporaire" souligne Kakha Samkurashvili, chercheur à la banque d'investissement Galt & Taggart.

La plupart des Russes que nous avons rencontrés fuient notre caméra. Ceux qui osent parler ne savent pas encore ce qu'ils feront demain :

"Nous avons participé à la manifestation anti-guerre à St Pétersbourg. Les autorités ont déposé une plainte administrative contre nous. Nous n'avons donc jamais attendu que la situation empire et nous nous sommes enfuis. Nous envisagions d'acheter un appartement ici, mais la Géorgie est devenue si surpeuplée ces derniers temps en raison de l' afflux de migrants que nous avons décidé de ne plus profiter de l'hospitalité de ce pays et de ses habitants et de résoudre nos problèmes indépendamment ailleurs" explique un jeune homme russe.

_"Il y a une demande de terrains depuis l'annonce de la mobilisation. Mais les Russes ne paient pas bien et on ne peut pas se permettre de leur vendre des terrains._Si, au début de l'afflux, la demande portait sur des biens immobiliers de standing à gros budget, aujourd'hui, elle porte sur des appartements à bas prix dans lesquels 5 à 10 personnes veulent vivre. Depuis la mobilisation, beaucoup cherchent un logement mais nous ne pouvons pas les aider" indique Vazha Mebaghishvili, président de l'Association nationale géorgienne de l'immobilier.

Selon les agences immobilières géorgiennes, certains propriétaires hésitent à louer leurs biens à des citoyens russes ou biélorusses, car ils craignent de ne pas être payés ou que leurs logements ne deviennent des squattes.