La Géorgie adopte définitivement la loi sur “l’influence étrangère” et s’éloigne de l’UE
“Le Parlement géorgien a voté pour surmonter le veto présidentiel contre la loi sur ‘l’influence étrangère’, en dépit de protestations massives et des condamnations internationales”, résume The Guardian le 28 mai.
Ce mardi encore, rapportait le site Civil Georgia après le vote des élus, “des milliers de manifestants sont rassemblés près de l’enceinte du Parlement. L’avenue Rustaveli est bloquée. Des policiers lourdement équipés sont mobilisés.” Des députés d’opposition ont rejoint les protestataires mobilisés quotidiennement, souvent jeunes, rappelle le média géorgien.
Dans la foule, certains ont crié “Russes !” et “esclaves !” aux parlementaires qui quittaient le bâtiment, a observé The New York Times.
“Loi russe”
La loi exige que toute ONG ou organisation médiatique recevant plus de 20 % de son financement de l’étranger s’enregistre en tant qu’“organisation poursuivant les intérêts d’une puissance étrangère”. Le parti au pouvoir, Rêve géorgien, assure que cette mesure assortie de sanctions est destinée à obliger les organisations à être plus “transparentes” sur leur financement. Pour ses opposants, le texte s’inspire d’une loi russe utilisée par Moscou pour réprimer les voix dissidentes.
Ainsi, rappelle Politico, la présidente franco-géorgienne, Salomé Zourabichvili, a refusé de promulguer ce qu’elle qualifie de “loi russe” qui “contredit notre Constitution”. Le Parlement est donc passé outre, la plupart des élus d’opposition ayant préféré s’abstenir. Une majorité simple suffisait.
“Les aspirations européennes de la Géorgie ne peuvent être préservées que par un changement de régime”, déclare à Politico Tina Bokuchava, députée du parti d’opposition Mouvement national uni, de l’ex-président Saakachvili. Une référence aux élections législatives prévues en octobre prochain.
“Rêve européen en lambeaux”
Le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, a de nouveau averti mardi que ce vote affecterait la perspective d’une adhésion de la Géorgie, qui s’était vu accorder en décembre dernier le statut de candidate. Lundi, des représentants de sept États membres dont la France avaient appelé le Parlement géorgien à retirer la loi, rappelle The Guardian.
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