Génocide au Rwanda : Emmanuel Macron affirme que la France n’a pas eu « la volonté » d’arrêter les massacres

Le président de la République s’exprimera dimanche par « une vidéo sur les réseaux sociaux » à l’occasion du 30e anniversaire du génocide des Tutsi.

POLITIQUE - « La communauté internationale avait les moyens d’agir ». Le président de la République Emmanuel Macron estime que la France « aurait pu arrêter le génocide » de 1994 au Rwanda « avec ses alliés occidentaux et africains », mais « n’en a pas eu la volonté », a rapporté l’Élysée ce jeudi 4 avril en amont du 30e anniversaire du début des massacres.

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Emmanuel Macron s’exprimera « par une vidéo qui sera publiée sur ses réseaux sociaux » dimanche 7 avril afin de commémorer les trente ans de ce massacre qui a duré près de trois mois.

Le chef de l’État, qui avait déjà reconnu en 2021 les « responsabilités » de la France dans le génocide, en profitera notamment pour « réaffirmer que la France est aux côtés du Rwanda, du peuple rwandais, en souvenir d’un million d’enfants, de femmes et d’hommes martyrisés parce que nés Tutsi » selon des informations communiquées par l’entourage du président à l’AFP.

Il soulignera « l’importance du devoir de mémoire mais aussi du développement des savoirs de référence et de leur diffusion, en particulier par l’éducation des jeunes générations en France ».

Stéphane Séjourné et Hervé Berville au Rwanda dimanche

« Le chef de l’État rappellera notamment que, quand la phase d’extermination totale contre les Tutsi a commencé, la communauté internationale avait les moyens de savoir et d’agir, par sa connaissance des génocides que nous avaient révélée les survivants des Arméniens et de la Shoah, et que la France, qui aurait pu arrêter le génocide avec ses alliés occidentaux et africains, n’en a pas eu la volonté », indique l’entourage du chef de l’État.

Invité par le président rwandais Paul Kagame aux commémorations du 30e anniversaire du génocide dimanche, Emmanuel Macron ne s’y rendra pas, et sera représenté par son ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné et le secrétaire d’État chargé de la Mer Hervé Berville, né au Rwanda.

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