Génocide au Rwanda. Affaire Félicien Kabuga : une leçon pour les puissants

Mercredi 3 juin, la justice française a décidé de transférer Félicien Kabuga, accusé d’être le financier du génocide au Rwanda en 1994, devant la justice internationale. Vingt-six ans après les faits, le Rwandais est rattrapé par l’histoire, souligne Wakat Séra dans un éditorial.

Félicien Kabuga sera jugé à Arusha [ou à La Haye, où se trouvent les deux antennes du Mécanisme de l’ONU pour les tribunaux pénaux internationaux (MPTI)]. Ainsi en a décidé la justice française ce mercredi 3 juin [une décision encore provisoire, la défense a annoncé qu’elle se pourvoirait en cassation], alors que l’octogénaire, présumé financier du génocide rwandais, s’accrochait encore à l’espoir que son procès se déroule en France. Une France qui peut maintenant jouer tranquillement les Ponce Pilate et éviter ainsi d’en rajouter à son implication, souvent dénoncée dans ce génocide rwandais.

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Le fugitif, dont la cavale s’est terminée près de Paris le 16 mai dernier, après vingt-six ans de cache-cache avec la police internationale, devra donc commencer à préparer son paquetage. Empêtré qu’il est dans les dossiers judiciaires qui l’accusent de génocide et de crimes contre l’humanité commis entre avril et juillet 1994, le Rwandais se contentera d’avoir évité son jugement à Kigali, tel que sollicité par Ibuka, la principale association des rescapés du génocide, qui était prête à lui offrir un billet de retour au bercail, pour y affronter les victimes du drame dont il est accusé.

Une leçon pour les puissants

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