Le général, le démocrate et l'islamiste, trois acteurs du chaos libyen

Khalifa Haftar, ancien général sous Kadhafi, Moustafa Abou Chagour, professeur en ingénierie électrique de retour d'exil, Mohamed Sawan, Frère musulman et ancien prisonnier politique.

Trois hommes rêvent de prendre le pouvoir dans un pays miné par des conflits tribaux, géographiques et religieux et l’argent du pétrole.

La Libye traverse une crise politique sans précédent depuis la chute du régime de Kadhafi. Paralysé, l’Etat a dû mal a avoir une quelconque autorité sur le terrain laissant le champ libre à divers groupes armés qui font leur propre loi. Dans ce «Far-West» nord-africain, trois hommes se rêvent en shérif : le militaire (Khalifa Haftar), le Machiavel (Mohamed Sawan) et le rassembleur (Moustafa Abou Chagour).

Khalifa Haftar, espion américain ou Sissi libyen?

Khalifa Haftar, ancien général sous Kadhafi, est revenu sur les radars libyens le 14 février 2014, en déclarant à la télévision un coup d’Etat qui restera lettre morte dans la rue. Deux mois plus tard, le 16 mai, il lance l'opération Dignité pour chasser les islamistes de l’Est. Cette fois, l’annonce est suivie des faits. Au fil des mois, le militaire de 71 ans récolte des soutiens de différents groupes armés mais surtout la bienveillance de la population, notamment à Benghazi. Dans les années 80, Khalifa Haftar était plutôt honni des Libyens. Il était l’un des symboles de la guerre contre le Tchad, qui s’est révélée un fiasco militaire. Fait prisonnier, il n’a dû sa libération qu’à la demande expresse des Etats-Unis. C’est d’ailleurs outre-Atlantique qu’il se réfugie avec sa famille, non loin du siège de la CIA… Des coïncidences troublantes qu’aiment à répéter ses détracteurs qui le considèrent comme un espion américain. Il est vrai que l’ambassade des Etats-Unis n’a pas protesté contre son offensive dénuée de toute légitimité. Certains diplomates voient surtout la main d'Al-Sissi derrière Haftar. Quelques mois avant l’opération Dignité, des gradés égyptiens seraient venus en Libye pour lui expliquer combien les militaires se devaient d’être garants de l’Etat. A la presse égyptienne, Khalifa Haftar assure qu’il ne brigue aucun poste sauf si le peuple le demandait. Comme un (...)

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