Tirs entre factions rivales de l'armée ivoirienne à Bouaké

ABIDJAN (Reuters) - D'intenses tirs de fusils et d'armes lourdes ont éclaté mardi soir entre factions rivales de l'armée ivoirienne, dans des bases militaires situées dans la deuxième ville du pays, Bouaké, ont rapporté des habitants et des militaires.

Bouaké avait été l'an dernier au coeur de plusieurs mois de mutineries d'éléments de l'armée, qui s'étaient propagées à des villes de l'ensemble du pays, contraignant le gouvernement à céder aux revendications de primes et de promotions.

"J'entends des tirs très intenses d'armes automatiques", a dit un habitant de la ville, Georges Kouamé. "Il y a également des explosions, dues à des armes lourdes".

Ce regain de violences fait suite à plusieurs journées de tensions à Bouaké entre des participants aux mutineries de l'an passé et des membres de l'unité d'élite CCDO. Une personne au moins est morte lors de heurts dans la ville vendredi dernier.

Certains anciens mutins ont dit à Reuters croire que des hommes de CCDO avaient été dépêchés à Bouaké pour les espionner.

"En ce moment, nous encerclons le camp de CCDO et des échanges de tirs se font entendre", a dit l'un des chefs des ex-mutins. "Ils doivent quitter la ville, sans quoi nous les y contraindrons", a-t-il ajouté.

Selon une source proche des services de sécurité de la région, le gouvernement avait dépêché dans la journée 200 militaires pour renforcer ses positions dans Bouaké.

(Ange Aboa et Joe Bavier; Eric Faye pour le service français)