Pour Fumio Kishida, “l’Ukraine d’aujourd’hui pourrait être l’Asie de l’Est de demain”

À l’approche du sommet du G7, qui se tiendra entre les 19 et 21 mai prochains au Japon, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a accordé une interview exclusive à l’hebdomadaire américain Time, qui tire son portrait en première page. Titré “Le choix du Japon”, il s’agit d’un entretien exceptionnel à bien des égards : en dehors du contexte international de plus en plus tendu – la guerre en Ukraine, le G7, la montée en puissance chinoise et la menace que représente la Corée du Nord –, il est extrêmement rare qu’un Premier ministre japonais en fonctions accepte de rencontrer un journaliste étranger.

Près de dix-huit mois après sa prise de fonctions, Kishida s’apprête à inaugurer un événement qui pourrait être le point culminant de sa carrière politique. Le Japon assumera la présidence tournante du prochain sommet du G7, prévu à Hiroshima, le fief politique du conservateur. C’est la réalisation d’“un rêve de toute une vie”, précise le Premier ministre, qui se dit “engagé” pour la venue d’un monde sans armes nucléaires. “La dévastation indicible vécue par la ville et son peuple est gravée dans ma mémoire”, raconte-t-il.

Ayant effectué une visite en Ukraine à la fin du mois de mars, expérience qui a suscité chez lui “une grande colère” devant les atrocités russes, il soutient que “l’Ukraine d’aujourd’hui pourrait être l’Asie de l’Est de demain”. Allusion à peine voilée à l’ambition chinoise dans le détroit de Taïwan et à la menace que représente la Corée du Nord.

“Il nous a trompés”

Or sa politique militaire, consistant à augmenter le budget de défense à 2 % du PIB du pays en dépit de la Constitution pacifiste de ce dernier, “n’est pas sans controverse”, constate le journaliste.

Outre la question du financement de cette enveloppe, “certains craignent que cette politique ne se heurte à son engagement de longue date pour un monde dénucléarisé”, avance le journaliste. Sur cette question, “Kishida affirme que son seul but est d’éviter que les tragédies comme celle de Hiroshima ne se répètent”, continue-t-il.

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