Fumier, piles électriques... La Corée du Nord envoie plus de 260 ballons chargés de déchets en Corée du Sud

Plastique, piles électriques et même excréments d'animaux: les Sud-Coréens ont vu ce mercredi 29 mai atterrir sur leur sol des sacs remplis de déchets accrochés à des ballons en provenance de Corée du Nord. Une opération "de bas étage" pilotée par Pyongyang, a dénoncé l'armée sud-coréenne.

L'État-major interarmées sud-coréen (JCS) a indiqué avoir détecté à 16 heures, heure locale, plus de 260 ballons ayant franchi la ligne de démarcation, un nombre qui devrait encore augmenter, indique l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Certains sacs de déchets ont été retrouvés à plus de cinquante kilomètres de la frontière. Ils contenaient des détritus en tous genres, dont des bouteilles en plastique, des piles électriques, des bouts de chaussures, et même du fumier.

L'armée demande de ne pas toucher aux ballons

"Des objets non identifiés, considérés comme des tracts de propagande nord-coréens, ont été identifiés dans la zone frontalière de Gyeonggi-Gangwon et l'armée met en œuvre des mesures", a indiqué l'état-major interarmées.

"Les citoyens doivent s'abstenir de toute activité en plein air. N'entrez en contact avec aucun objet inconnu et signalez-les à la base militaire la plus proche ou à la police", a-t-il déclaré dans un communiqué transmis à l'AFP.

Les actions du Nord "violent clairement les lois internationales et menacent sérieusement la sécurité de notre peuple", déclarent les militaires, qui mènent des vérifications sur le contenu des sacs.

"Nous appelons le Nord à cesser immédiatement ses actions (...) de bas étage", ont-ils ajouté.

Une opération annoncée par Kim Jong-un

Ce week-end, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un avait prévenu que "des monticules de déchets et d'immondices seraient bientôt éparpillés dans les zones frontalières et à l'intérieur" de la Corée du Sud.

Depuis que la guerre de Corée (1950-1953) s'est soldée par un armistice et non un traité de paix, Nord et Sud restent techniquement en guerre et sont séparés par une frontière lourdement fortifiée comprenant la zone démilitarisée (DMZ). Des militants sud-coréens lâchent parfois des ballons transportant des tracts de propagande contre le pouvoir nord-coréen et de l'argent destinés aux personnes vivant au nord de la frontière.

Ces envois suscitent depuis longtemps l'ire de Pyongyang, possiblement parce qu'il craint qu'un afflux d'informations extérieures dans cette société étroitement contrôlée ne constitue une menace pour le pouvoir en place. Pyongyang a déjà envoyé des ballons de propagande de l'autre côté de la frontière, notamment en 2016, mais il s'agit ce mercredi de la plus importante opération en termes de quantité de ballons selon l'agence Yonhap.

Lundi, le lancement d'un satellite espion par Pyongyang a échoué mais Séoul a conduit des manœuvres avec des avions de combat en signe de protestation contre cette "provocation". Kim Jong Un a qualifié la réponse de Séoul d'"imprudente", a rapporté mercredi l'agence nord-coréenne KCNA, estimant que "la situation actuelle nécessite de renforcer davantage la dissuasion de guerre par tous les moyens et de développer progressivement les forces armées de la (Corée du Nord) pour en faire une entité superpuissante et de force absolue".

Article original publié sur BFMTV.com