Fuite de gaz à Rouen : "La thèse officielle est irrerecevable"

usine Lubrizol

Depuis le début, le toxicologue André Picot s'interroge sur l'affaire des émanations de fumées de l'usine de lubrifiants Lubrizol, survenue à Rouen le mardi 22 janvier. En effet, la réaction chimique qui a provoqué les émanations de fumées est impossible sans un solvant, dont les autorités ne font jamais mention. La vérité est-elle trop inquiétante ? Interview.

Pour vous, toxicochimiste quelque chose ne colle décidément pas dans les déclarations officielles qui ont suivi l’accident survenu à l'usine Lubrizol de Rouen…

- Oui, il y a un vrai souci. On nous explique que la synthèse du Dithiophosphate de zinc (PS2O2H.xZn) s'est emballée de manière incontrôlée dans l’usine rouennaise et a généré un gaz mal odorant sans toxicité importante : le Méthanethiol. Or, si l’on s’en tient aux bases classiques de la chimie, ce type de réaction est proprement impossible. On ne peut pas passer d’un phosphate minéral complexe à un composé organosoufré, contenant une liaison carbone soufre, par l’opération du Saint-Esprit.

Cette réaction nécessite-telle un solvant ? Et si oui, lequel ? Sinon, c’est une génération spontanée. Or aucun communiqué officiel ne mentionne la présence de ce solvant et, a fortiori, ne nous en précise la nature chimique et la concentration. Je ne comprends pas ce silence de la direction de l’usine relayée par le préfet et les administrations compétentes. Quand bien même il s’agirait de préserver un secret industriel.

Qu’est-ce que ça change en terme de risque ?

- S’il s’agit d’hydrogène sulfuré (H2S) et non de (...)

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