Froid et neige: un ancien SDF affirme que "rien n'est fait" pour les sans-abri et cible le gouvernement
Alors que le froid s'intensifie sur une large partie du pays, des milliers de personnes sans domicile fixe doivent passer des nuits glaciales dehors. "Rien n'est fait" pour elles, dénonce sur le plateau de BFMTV, Jean-Marie Roughol, ancien SDF et auteur du livre Je tape la manche: Une vie dans la rue.
"Je suis sorti de la rue en 2016, mais je vois de plus en plus de gens dans la rue, en particulier des jeunes. Et rien n'est fait, on a l'impression qu'on laisse passer", lance-t-il.
"On a plein de centres, de stades... Pourquoi les gouvernements ne veulent pas les ouvrir?", demande Jean-Marie Roughol, qui rappelle que des centaines de milliers de personnes sont SDF. Selon un rapport de la Fondation Abbé Pierre publié en février 2023, elles sont au moins 330.000, un chiffre en hausse par rapport à 2022.
Interrogé sur les techniques utilisées pour s'abriter du froid dans la rue, Jean-Marie Roughol explique que le papier à journal aide à maintenir la chaleur, tout comme les collants. Mais il souligne que trouver un endroit à l'abri du vent ou de la pluie est de plus en plus difficile.
"Il faudrait que le gouvernement bouge"
Trouver des endroits pour s'abriter, "c'est dur, avant on arrivait à entrer dans les immeubles, maintenant on n'y arrive plus", résume-t-il.
D'autant que le numéro d'urgence sociale mis en place par le gouvernement pour trouver un hébergement d'urgence est souvent saturé. "Les gens appellent le 115 et il n'y a plus de place", explique Jean-Marie Roughol, qui affirme que les agressions sont nombreuses dans ce type de centres.
"Je préfère que le gouvernement bouge un petit peu, qu'il ouvre des centres qui peuvent servir pour les sans-abri", lance-t-il.
Sur le plateau de BFMTV, Jean-Marie Roughol demande également à l'État d'apporter un plus grand soutien aux associations qui aident les personnes en situation de précarité. "Les Restos du Coeur ont des problèmes, il faudrait que le gouvernement bouge", dit-il.
Rappelant que plus de 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, Jean-Marie Roughol propose à l'exécutif de mettre en place un site internet "où tout salarié paye un euro solidaire par mois".
La somme récoltée "pourrait servir aux Restaurants du cœur, pour des hébergements, pour plein de choses", plaide Jean-Marie Roughol. Avec près de 27 millions de salariés fin 2022 selon l'Insee, environ 300 millions d'euros pourraient être utilisés chaque année.