Frappes aériennes, chars déployés à Rafah... Le point sur l'offensive d'Israël dans le sud de Gaza
L'armée israélienne a indiqué ce mardi 7 mai mener une "opération ciblée de contreterrorisme" dans l'est de Rafah, après avoir annoncé depuis des mois une offensive dans cette ville surpeuplée présentée comme le dernier bastion du Hamas.
· Les chars israéliens entrent dans Rafah
L'armée israélienne est rentrée ce mardi dans Rafah, au sud de la bande de Gaza, pour mener une "opération ciblée de contreterrorisme" dans "des zones spécifiques" de la ville.
Tsahal affirme avoir pris le contrôle de la partie palestinienne du point de passage avec l'Égypte, en diffusant des images des chars surmontés d'un drapeau israélien avancer dans la zone frontalière.
Une unité de blindés "a manœuvré dans la zone". "À l’instant présent, des forces spéciales inspectent le point de passage" de Rafah, "nous avons le contrôle opérationnel de la zone", a affirmé l'armée israélienne lors d'un point de presse, précisant parler "uniquement du côté gazaoui du point de passage".
Dans un communiqué, l'armée israélienne explique se baser sur "des renseignements indiquant que le passage de Rafah, dans l'est de la ville, était utilisé à des fins terroristes". "Dimanche, des mortiers ont été tirés depuis la zone du passage de Rafah en direction de la zone du passage de Kerem Shalom, tuant quatre soldats de Tsahal et en blessant d'autres", ajoute le communiqué.
"Environ 20 terroristes ont été éliminés et trois puits de tunnels opérationnels ont été localisés" depuis le début de l'opération, détaille Tsahal.
· Les habitants sommés d'évacuer la zone
L'armée a largué lundi des tracts appelant les habitants à évacuer "vers la zone humanitaire élargie d'al-Mawasi", à une dizaine de kilomètres de Rafah. Mais des habitants et des organisations humanitaires décrivent des secteurs déjà surpeuplés ou détruits par la guerre.
Des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, pour beaucoup déjà déplacés par la guerre, ont été vus en train de quitter la zone à la hâte. "Nous sommes terrifiés, ce n'est pas facile d'être déplacé d'un endroit à l'autre", a confié à l'AFP Hanah Saleh, un homme de 40 ans déplacé du nord de la bande de Gaza. "On va partir vers l'ouest de Rafah, mais on ne sait pas exactement où. Et tout le monde se pose la question", a-t-il ajouté.
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, a jugé "inhumain" l'ordre d'évacuation donné par Israël aux habitants de l'est de la ville de Rafah.
· Des bombardements meurtriers sur la ville
Les bombardements israéliens, aériens et d'artillerie, "durent depuis la nuit dernière et se sont intensifiés depuis ce matin", a expliqué lundi Ahmed Redwan, un porte-parole de la défense civile palestinienne, précisant que deux des quartiers visés – al-Shuka et al-Salam – figuraient parmi ceux que l'armée israélienne a demandé aux habitants d'évacuer.
Les bombardements ont fait au moins 27 morts à Rafah dans la nuit de lundi à mardi, selon deux hôpitaux de la ville cités par l'AFP. Dimanche, 16 personnes issues de deux familles avaient été tuées dans des frappes israéliennes qui ont visé deux maisons à Rafah et ses environs, selon une source de l'AFP au sein des secouristes et des hôpitaux.
· De nouvelles négociations en Égypte
Lundi soir, le Hamas a dit avoir informé l'Égypte et le Qatar, les pays médiateurs avec les Etats-Unis, qu'il avait "approuvé leur proposition pour un accord de cessez-le-feu".
Israël a décidé d'envoyer ce mardi une délégation au Caire, tout en poursuivant ses opérations militaires à Rafah "afin d'exercer une pression militaire sur le Hamas dans le but de progresser vers la libération des otages et d'autres objectifs de la guerre", ont indiqué les services du Premier ministre.
"Bien que la proposition du Hamas soit loin de répondre aux principales exigences israéliennes, Israël enverra une délégation de haut rang en Egypte dans le but de maximiser les chances de parvenir à un accord à des conditions acceptables", ont-ils ajouté.
Le Qatar a lui aussi annoncé l'envoi mardi d'une délégation au Caire "pour relancer les négociations indirectes entre les deux parties".