Franck Ferrand soutenu par la droite et de l’extrême droite après un portrait dans « Libération »

L’animateur, qui officie actuellement sur le Tour de France, a fait l’objet d’une enquête journalistique qui a provoqué une levée de boucliers au sein de la réacosphère.

Franck Ferrand photographié à Europe 1 en 2017 (illustration)
Franck Ferrand photographié à Europe 1 en 2017 (illustration)

POLITIQUE - « Qui est vraiment Franck Ferrand, l’historien controversé du Tour qui embarrasse France TV ? » Voilà la question posée par Libération vendredi 14 juillet, à l’occasion d’un portrait consacré à l’animateur, à l’antenne de France Télévisions ces jours-ci pour le Tour de France. Un article dans lequel le quotidien rappelle les nombreuses approximations, voire erreurs, historiques commises par cet « historien officiel » de la compétition cycliste, ainsi que sa proximité avec la droite radicale.

Libération souligne à juste titre que Franck Ferrand écrivait à la veille du second tour de l’élection présidentielle, « qu’en dehors d’Eric Zemmour, l’automne dernier, personne n’a su placer le débat public au niveau requis » et que l’intéressé soutient des thèses fumeuses réfutées par les professionnels de l’histoire, comme la localisation du site d’Alésia dans le Jura ou la réalité de la bataille de Troie, qui aurait lieu en Angleterre (rappelons qu’il s’agit d’un conflit légendaire, tiré de la mythologie grecque).

Autant de raisons pour lesquelles la nomination de ce vulgarisateur à la tête de la revue Historia avait provoqué des remous en interne. Soit des éléments de notoriété publique, agrémentés de commentaires d’historiens inquiets de l’audience de l’intéressé, qui grenouille par ailleurs dans l’écosystème de l’extrême droite médiatique, de CNews à Valeurs actuelles.

Sitôt publié, ce portrait a fait réagir… la droite et l’extrême droite, et leurs relais médiatiques, sur fond d’indignation du traitement consacré par Libération à Franck Ferrand.

Point Godwin

Président du groupe RN à la région Île-de-France, Wallerand de Saint-Just a osé le point Godwin pour voler au secours de l’intéressé, accusant Libération de livrer l’animateur à « la kommandantur » (en référence à l’administration mise en place par l’Allemagne nazie sous l’Occupation). Maire LR de Lavaur (et ancien député du Tarn) Bernard Carayon a quant à lui consacré deux tweets à ce sujet, décelant dans ce portrait le « fascisme rouge » qui sévirait à Libération.

Élu en 2019 sur la liste du RN, puis passé chez Reconquête avant de prendre ses distances, l’eurodéputé Jérôme Rivière a dénoncé « les calomnies et les tentatives de “cancelling” de la gauche totalitaire » dont serait victime Franck Ferrand. « Beaucoup de Français apprécient et suivent son travail depuis des années. Certains médias hautement subventionnés pour survivre feraient bien de s’en inspirer », a-t-il ajouté.

Syndicat étudiant à la jonction du RN, LR et Reconquête, l’Union nationale interuniversitaire (UNI) a également pris fait et cause pour l’animateur. « Ils le détestent parce qu’il promeut la France, son histoire glorieuse, sa culture, ses paysages… et son agriculture ! Soutien à Franck Ferrand qui n’embarrasse que les bien-pensants », a tweeté le syndicat étudiant.

Au-delà des élus et des appareils, plusieurs personnalités influentes des médias réactionnaires ont unanimement apporté leur soutien à Franck Ferrand, du chroniqueur Mathieu Bock-Côté, à Gilles-William Goldnadel en passant par Gabrielle Cluzel, éditorialiste à CNews et sur le site d’extrême droite Boulevard voltaire.

Une galaxie de soutiens qui, finalement, ne fait que confirmer le constat fait par Libération.

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