Francesco Schiavone, puissant de la mafia napolitaine, va collaborer avec la police italienne

Cette photo prise en juillet 1998 montre Francesco Schiavone, l’un des principaux chefs de la mafia des clans Casalesi de la Camorra, lors d’une arrestation par des policiers italiens à Casal di Principe.
MARIO LAPORTA / AFP Cette photo prise en juillet 1998 montre Francesco Schiavone, l’un des principaux chefs de la mafia des clans Casalesi de la Camorra, lors d’une arrestation par des policiers italiens à Casal di Principe.

ITALIE - Après 26 ans de prison, l’un des plus célèbres chefs mafieux italiens, Francesco « Sandokan » Schiavone, est devenu un collaborateur de la justice italienne, a appris vendredi 29 mars l’AFP auprès d’une source judiciaire. L’ex-chef du clan des Casalesi, basé à Casal di Principe, près de Naples et réputé le plus puissant de la mafia napolitaine, la Camorra, était considéré comme l’un des criminels les plus riches et les plus cruels d’Europe lorsqu’il a été arrêté en 1998.

Il avait été condamné à plusieurs peines de prison à vie à l’issue du procès « Spartacus » de 36 membres du clan Casalesi. Sa décision de collaborer avec la justice constitue « l’énième coup dur contre la Camorra et le crime organisé », s’est félicitée Chiara Colosimo, la présidente de la Commission parlementaire antimafia.

Francesco Schiavone et les Casalesi ont été impliqués dans de brutaux règlements de comptes entre clans luttant pour le contrôle de Casal di Principe dans les années 1980 et 1990 et du trafic de drogue. La cruauté des Casalesi et leur pouvoir économique et politique ont été racontés dans « Gomorra », le livre à succès de Robert Saviano, qui a ensuite fait l’objet d’un film et d’une série télévisée.

L’écrivain s’est cependant montré sceptique ce vendredi concernant la possibilité d’une réelle collaboration de Francesco Schiavone avec la justice. « Lui suffira-t-il de donner quelques preuves de meurtre, quelques pots-de-vin et d’éviter la prison à vie ? Parviendra-t-il à le faire sans révéler où se trouve l’argent de la Camorra et sans prouver qu’il a de véritables relations politiques et d’affaires ? » s’est interrogé Robert Saviano sur Instagram.

Sandokan suit l’exemple de ses fils et son cousin

Plusieurs membres de la famille de Francesco Schiavone avaient déjà décidé dans le passé de collaborer avec la justice en devenant des « pentiti » (repentis).

Son cousin, Carmine Schiavone, avait ainsi commencé à le faire dans les années 1990, révélant, entre autres, comment la mafia déversait dans les champs, les puits et les lacs de la région des déchets toxiques soupçonnés d’avoir été à l’origine d’une recrudescence des cancers au sein de la population locale.

Deux des fils emprisonnés de Sandokan, Nicola et Walter, se sont quant à eux mis à collaborer avec la justice respectivement en 2018 et 2021.

Lui-même a récemment été transféré d’une prison du nord de l’Italie à celle de L’Aquila, où le parrain sicilien Matteo Messina Denaro a été emprisonné avant de mourir l’année dernière. Selon certains médias, les rumeurs concernant sa maladie, destinées à expliquer son départ vers cette prison, n’étaient qu’une ruse pour dissimuler un transfert lié à sa collaboration avec la justice.

À voir également sur Le HuffPost :

Dans les Alpes italiennes, les images impressionnantes d’un télésiège en pleine tempête

Giorgia Meloni « perd la tête » après un discours au Parlement (et fait la Une du « Wall Street Journal »)