En France, le Rassemblement national triomphe aux élections européennes

Pour Emmanuel Macron, “chantre du fédéralisme qui promettait aux Français après son accession au pouvoir en 2017 qu’ils n’auraient plus aucune raison de voter RN”, une victoire de l’extrême droite aux élections européennes ferait figure “d’humiliation”, prévenait le quotidien britannique The Times, le 7 juin. Dimanche, l’humiliation, “la punition sévère”, renchérit El País à Madrid, a eu lieu.

Le parti dirigé par Jordan Bardella, également tête de liste, a nettement remporté le scrutin européen avec 31,5 % des voix, d’après des estimations de l’institut Ipsos publiées peu avant 20 heures. “C’est un triomphe pour l’extrême droite, souligne le quotidien suisse Le Temps. Aucune liste n’a réussi à atteindre les 29 % en France depuis 1984 et les 43 % de la liste de Simone Veil.”

Derrière, “la liste du camp macroniste” de Valérie Hayer (15,2 %) supplanterait de peu la liste PS-Place Publique de “l’intellectuel social-démocrate” Raphaël Glucksmann (14 %). Suivent LFI (8,7 %) et Les Républicains (7,2 %). Les Écologistes dégringoleraient aux alentours du seuil d’éligibilité fixé à 5 %, cinq ans après un résultat historique (13,48 %), talonnant “les zemmouristes” de Reconquête, “qui démontrent si on ajoute leur score au RN le poids de l’extrême droite en France”.

“Le paysage politique a radicalement changé depuis 2019, lorsque le mouvement des écoles buissonnières pour le climat emmené par Greta Thunberg a imprimé le changement climatique dans tous les esprits, avance le journal britannique The Guardian pour tenter d’expliquer le recul des Verts en France et ailleurs sur le continent. Les politologues voient cela moins comme une rébellion contre les politiques environnementales que comme la preuve que la question climatique a été éclipsée par d’autres enjeux aux yeux des électeurs.”

Jordan Bardella, de son côté, signe un tour de force au terme d’une campagne “où il n’a commis aucun impaire, n’a jamais perdu son calme et a réussi à exploiter l’outil des réseaux sociaux pour augmenter sa cote de popularité auprès des jeunes”, note The Times, à Londres. Au point de lui donner des idées avant 2027 ? “Certains de ses partisans le voient écarter Marine Le Pen, glisse le quotidien conservateur. Mais d’autres avant lui ont essayé de desserrer l’étau de la dynastie Le Pen sur la droite populiste française. Tous ont fini exilés.”

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