La France est-elle prête à la guerre ?
L'Union européenne essaie de prendre sa revanche sur la paix en utilisant la guerre. Discutée, contestée, souvent rejetée, l'Europe avait un mérite : neutraliser les conflits. C'était d'ailleurs sa raison d'être. Depuis l'invasion de l'Ukraine, elle adopte une posture martiale : le refuge s'est transformé en caserne. Avions, chars, missiles : le champ lexical a été renouvelé.
Emmanuel Macron le répétait à Munich : les Européens doivent s'attendre à un conflit long. La guerre implique, dans n'importe quel imaginaire, un général en chef, un état-major, des officiers supérieurs, au moins des soldats, bref une armée à contester, à soutenir, où s'engager. Ce dont l'Europe n'est pas, ou presque, pourvue. Si la guerre éclate, ça n'est pas l'Europe qui la fera, mais la France. Est-elle prête à être à nouveau une puissance belligérante ?
Les leçons du passé
Depuis la moitié du XIXe siècle, la France commence mal ses guerres, quitte à bien les terminer. En 1870, une génération était impatiente de montrer à la Prusse qu'elle n'avait rien perdu de sa superbe depuis la bataille d'Iéna (1806). La débandade et l'humiliation ont été d'autant plus traumatisantes que personne ne doutait de la France, c'est-à-dire de son talent, de sa détermination, de son unité, bref de son habileté à remporter une bataille.
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