La France, pionnière du “droit à la déconnexion”

Vive la différence* entre le travail et la détente”, écrit le Financial Times, constatant que le droit à la déconnexion numérique vis-à-vis de son employeur” s’est exporté depuis la France vers les autres pays d’Europe.

Ce droit à la déconnexion, reconnu en France en 2017, signifie qu’un salarié ne peut être tenu responsable de ne pas avoir été connecté en dehors de ses heures de travail. De nombreuses entreprises l’ont concrétisé en mettant en place des accords, souvent assez souples pour pouvoir exiger des salariés qu’ils restent connectés en cas de projet urgent.

Difficile d’établir des sanctions

Le Financial Times remarque toutefois que le travail en dehors des horaires du bureau est encore habituel dans de nombreuses entreprises françaises, tant à cause de l’absence de règles strictes que parce que “les entreprises qui ne prennent pas de mesures en la matière n’encourent aucune sanction”. En outre, beaucoup de salariés n’osent pas invoquer ce droit à cause de pressions ou de possibles conséquences sur leur carrière.

La pandémie n’a pas facilité les choses en popularisant le recours au télétravail. “Les entreprises s’attendent de plus en plus souvent à ce que leurs salariés soient ‘connectés en permanence’”, selon le journal britannique. Une enquête du cabinet Empreinte humaine a démontré que le niveau de stress des travailleurs français avait explosé depuis le Covid-19. Près d’un tiers des salariés développent des signes de burn-out, soit trois fois plus qu’avant la crise.

Un droit en pleine évolution

“L’avance prise par la France, qui a tenté d’inscrire ces principes dans ses lois, apparaît aujourd’hui sous un jour nouveau car d’autres pays instaurent à leur tour des formes de droits à la déconnexion”. L’Italie et l’Espagne ont mis en place ce droit dès 2017 et 2018. En 2021, le Portugal a introduit une loi qui interdit aux entreprises de contacter leurs salariés en dehors des heures de travail. La Belgique a fait de même cette année, en incluant les fonctionnaires.

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