La France, “une pionnière”, envoie “un signal fort au monde entier”
Le détail a retenu l’attention du Washington Post. Lundi 4 mars, des milliers de personnes ont suivi le vote du Congrès sur un écran géant installé près de la tour Eiffel. Quand l’amendement de la Constitution a été approuvé par 780 voix contre 72, le parvis des Droits de l’homme a viré à la fête de quartier, la foule dansant sur les paroles de Beyoncé “who run the world ? Girls” (“Qui domine le monde ? Les filles”) et le quotidien a noté la présence d’une femme seins nus, les mots “l’avortement est finalement dans la Constitution” écrits sur sa poitrine.
“Aux États-Unis et en France, les sondages montrent qu’une majorité soutient largement le droit à l’avortement”, observe le Post, ajoutant que “le sujet suscite plus de divisions ici qu’en France”. Peut-être parce que, remarque CBS News, la France est un “pays fièrement laïc”.
Il n’y a pas non plus, “contrairement aux États-Unis”, de tensions politiques sur la question, signale le New York Times, puisque “la plupart des Français estiment qu’il s’agit d’un service public de base et d’un droit de la femme”. Si une IVG est remboursée par la sécurité sociale, indique NPR, la radio publique américaine souligne qu’elle n’est possible qu’avant 14 semaines de grossesse, soit moins que les 15 semaines proposées dans un projet de loi fédérale qui avait fait scandale à Washington.
Mais comme le précise le Wall Street Journal, c’est bien l’abrogation de l’arrêt Roe vs Wade par la Cour suprême américaine en 2022 qui a poussé Emmanuel Macron à demander l’introduction du droit à l’avortement dans la Constitution.
Au-delà du contexte international, Politico Europe évoque un calcul politique de la part du président de la République. La révision de la Constitution “a placé les conservateurs et l’extrême droite dans une position difficile”. Puisque le droit est plébiscité par les Français, l’initiative a “exposé les divisions” au sein des partis les plus à droite, “les forçant à discuter d’un sujet sur lequel ils ont longtemps préféré garder le silence”.