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"La France ne peut plus rester silencieuse": le père de Sébastien Raoult, extradé aux Etats-Unis, en appelle au gouvernement

Paul Raoult, le père de Sébastien Raoult, montre une photo de son fils sur son smartphone, le 1er août 2022 à Epinal, dans les Vosges - Jean-Christophe Verhaegen © 2019 AFP
Paul Raoult, le père de Sébastien Raoult, montre une photo de son fils sur son smartphone, le 1er août 2022 à Epinal, dans les Vosges - Jean-Christophe Verhaegen © 2019 AFP

Un rebondissement qui pourrait faire vaciller l'affaire. Comme l'a appris L'Obs ce mercredi, le Comité des droits de l’Homme des Nations unies a réclamé auprès des autorités marocaines la suspension de l'extradition de Sébastien Raoult. Ce jeune Français de 21 ans, soupçonné de cybercrimes, a été extradé vers les États-Unis le 25 janvier depuis le Maroc, où il était emprisonné depuis le 2 juin 2022.

Paul Raoult, le père du jeune homme, qui se dit "inquiet" de la détention de son fils outre-Atlantique, a profité de l'action des Nations unies pour lancer un appel au gouvernement. "Avec la réaction de l’ONU cela devient une affaire internationale, et la France ne peut plus rester silencieuse", estime-t-il au micro de BFMTV.

"C’est de votre devoir de défendre un ressortissant français, qui plus est qui n’a que 21 ans. C’est votre devoir de rappeler les lois internationales, et au Maroc, et aux Américains. Madame Colonna, ministre des Affaires étrangères, a tout pouvoir pour rappeler qu’il y a des lois et qu’aucun pays, aucune juridiction, n’est en dehors des lois et traités qu’ils ont signé", lance-t-il.

La famille réclame un procès en France

Pour Paul Raoult, l'important est "d'alerter l'opinion publique" et de rappeler qu'il y a "une pétition sur change.org". Nommée "Justice pour Sébastien", celle-ci recueille 1835 signatures.

Sur le fond du dossier, Paul Raoult "ne peux rien dire car (il) ne sait pas ce qu'il en est." Il insiste toutefois sur le fait que le procès devrait avoir lieu en France, et non pas aux États-Unis où il risque jusqu'à 116 ans de prison.

"Ce sont des faits qu’il aurait commis soi-disant sur le territoire français avec des soi-disant complices français. C’est une enquête française menée par un juge français et l’Amérique n’a pas son rôle là-dedans", martèle-t-il.

Une nouvelle fois, l'homme a laissé parler sa colère "car la France l’a laissé partir, lui a permis de traverser l’Atlantique avec une chape de plomb de 116 ans au pied."

Plus d'un siècle de détention

Le 25 janvier, Sébastien Raoult a été extradé de Casablanca jusqu'à Seattle, ville où se déroule son procès. Deux jours plus tard, il a comparu en personne devant la juge fédérale Michelle Peterson qui lui a signifié les charges pesant contre lui, et pour lesquelles il plaide "non coupable."

Neuf charges sont retenues contre lui, dont "complot en vue de commettre fraude et abus électronique" et "vol d'identité grave." Il risque jusqu'à 116 années de prison, la justice américaine permettant l'addition des peines.

Il est également soupçonné d'être membre des "ShinyHunters", groupe de "cybercriminels" que la justice américaine accuse d'être derrière des cyberattaques d'entreprises et le vol de données confidentielles à 60 d'entre elles, dont certaines situées dans la région de Seattle.

L'accusation ayant évoqué un "risque de fuite", la magistrate a décidé qu'il serait maintenu en détention jusqu'à la prochaine audience, fixée au 3 avril. Deux autres ressortissants français, Gabriel Bildstein, 23 ans et Abdel-Hakim El-Ahmadi, 22 ans, sont aussi poursuivis.

Article original publié sur BFMTV.com