La France livre-t-elle trop peu d’armes à l’Ukraine ?

“Si la France veut ouvrir la voie à une Europe indépendante sur le plan militaire, comment se fait-il que sa contribution à l’effort de guerre ukrainien soit si petite ?” C’est la question que pose sans détour la BBC. Une “question gênante”, précise le site du diffuseur britannique.

Fin juin, lors d’un sommet de l’Otan, Emmanuel Macron s’enorgueillissait du fait que “le soutien de la France aux armées ukrainiennes ne passe pas uniquement par des engagements verbaux, mais bien par le déploiement de matériel sur place”. Pourtant, selon des recherches récentes réalisées en Pologne et en Ukraine, la France ne compte que pour 2 % des livraisons d’armement à Kiev, contre 49 % pour les États-Unis, 22 % pour la Pologne ou encore 9 % pour l’Allemagne. Des chiffres qui corroborent les reproches régulièrement faits à Paris de ne pas suffisamment soutenir l’Ukraine.

“La réaction officielle de Paris consiste à dire : ‘Oui, mais…’”, raconte la BBC. Invités à commenter ces chiffres, des “responsables de la défense” font valoir deux arguments. Tout d’abord, ils invoquent le principe selon lequel “la qualité vaut mieux que la quantité” et expliquent avoir livré 18 canons Caesar – du matériel “qui a fait ses preuves sur le front ukrainien”. Ensuite, ils mettent l’accent sur la réalité des réserves de l’Hexagone. Le contingent envoyé en Ukraine représente près du quart de la dotation de l’armée de terre. En bref : l’armée tricolore ne peut céder davantage d’équipements sans “se rendre vulnérable dans des régions où elle est déjà impliquée, comme le Sahel et le bassin indo-pacifique”, explique la BBC.

Absence relative

Mais pour certains spécialistes interrogés par le titre, notamment François Heisbourg, de l’Institut international d’études stratégiques, la France risque de ne plus être considérée comme un pays fournisseur, faute de livraisons. “L’Ukraine va entretenir des relations avec des pays dont elle sait qu’ils sont susceptibles de lui livrer les armes dont elle a besoin. Pour le moment, la France n’en fait pas partie. Mais il y a un autre danger pour la France. Son absence relative en Ukraine sape sa volonté d’être le fer de lance de la défense européenne.”

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