« En France, l’islamisme le plus extrémiste se porte bien »

L'imam tunisien Mahjoub Mahjoubi à son domicile dans la ville de Soliman (Tunisie), le 24 février 2024.  - Credit:Yassine Mahjoub/Sipa
L'imam tunisien Mahjoub Mahjoubi à son domicile dans la ville de Soliman (Tunisie), le 24 février 2024. - Credit:Yassine Mahjoub/Sipa

La première chose qu'on remarque chez l'imam Mahjoub Mahjoubi, qui a qualifié le drapeau tricolore de « satanique » qui n'a « aucune valeur auprès d'Allah », avant même d'entendre ses propos, est sa tenue. Un Tunisien avec un couvre-chef digne des grands prédicateurs wahhabites. Au Maghreb, les imams portent sur la tête une simple « chéchia » blanche. La tenue de l'imam révèle l'influence du wahhabisme sur sa pratique de l'islam.

Ses propos sont donc en adéquation avec sa tenue ainsi que la marque ostensible brune qu'il a sur le front et qui s'inscrit dans le phénomène de l'exhibitionnisme religieux qui est la caractéristique des extrémistes islamistes. L'influence des islamistes fondamentalistes wahhabites sur les musulmans, notamment les Maghrébins et les subsahariens, dont sont originaires la majorité des musulmans de France, n'est pas à démontrer.

Le wahhabisme n'est pas un simple mouvement piétiste apolitique, comme le prétendent certains universitaires telle Florence Bergeaud-Blackler dans son ouvrage Le Frérisme et ses réseaux. C'est une doctrine islamiste où la religion et l'État sont confondus. Elle a mené, à partir du milieu du XXe siècle, une offensive contre toute réforme ou modernisation sociale, politique et religieuse dans le monde musulman.

Sa responsabilité dans l'échec du processus de modernisation des pays musulmans et le retour aux pratiques ancestrales et obscurantistes de l'islam est très grande. Présenter le wahhabisme comme une doctri [...] Lire la suite