La France idéale de Gabriel Attal
Une quarantaine de mesures, un discours de 56 pages prononcé à toute vitesse, 142 occurrences du pronom « je », et, à la fin, un tableau idéalisé de la France et des politiques publiques. Voilà à gros traits l'esprit et le style de la déclaration de politique générale du plus jeune Premier ministre de la Ve République, qui n'est toujours pas parvenu, à l'heure où nous vous écrivons, à stopper le ballet des tracteurs révoltés sur les autoroutes. Ni à dissiper le flou persistant autour de la mise en œuvre concrète de ses promesses et, surtout, de leur financement… Notre éditorialiste Pierre-Antoine Delhommais nous rappelle d'ailleurs à juste titre que le gouvernement s'est fixé pour objectif de trouver 12 milliards d'euros d'économies dans le prochain budget. Et que Gabriel Attal s'est bien gardé de nous dévoiler quelles sont ses pistes de coupes budgétaires… « Il est pour le moins inquiétant qu'un Premier ministre qui se targue de “voir la vérité en face” se montre à ce point aveugle en pensant que le retour d'une forte croissance est possible dans une France qui enregistre des niveaux de dépenses publiques et de prélèvements obligatoires records dans le monde », déplore-t-il. Voilà du grain à moudre pour Les Républicains, a priori le dernier parti à droite encore attaché dans sa doctrine originelle à la maîtrise de la dépense publique. À moins que les troupes d'Éric Ciotti aient fini par elles aussi se convertir à la politique du chèque ? On a en tout cas [...] Lire la suite