La France fait face à un rebond "sans précédent" de méningite à méningocoques après le Covid-19

Depuis la levée des mesures sanitaires liées à la pandémie de Covid-19, des chercheurs de l'Institut Pasteur alertent sur un important rebond des contaminations à la méningite à méningocoques, qui touchent désormais les 16-24 ans.

Une recrudescence "sans précédent". Ce lundi 14 novembre, l'Institut Pasteur a mis en avant les résultats d'une étude publiée dans le Journal of Infection and Public Health alertant sur un rebond "sans précédent" des cas de méningite à méningocoques en France.

Selon la fondation de recherche médicale, les contaminations ont drastiquement diminué de 75% en 2020 et 2021, pendant la pandémie de Covid-19, grâce aux mesures et restrictions sanitaires, avant d'augmenter une fois ces mesures levées.

"La méningite à méningocoques a connu un rebond sans précédent à l’automne 2022, avec aujourd’hui, à l’automne 2023, un nombre de cas supérieur à la période qui a précédé la pandémie de Covid-19", a assuré Samy Taha, auteur de l'étude et chercheur dans l'unité des infections bactériennes invasives à l'Institut Pasteur.

Dans un communiqué, l'Institut Pasteur indique que 298 cas ont été enregistrés entre janvier et septembre 2019, contre 421 entre janvier et septembre 2023, sachant que le pic hivernal n'a pas encore eu lieu.

Les jeunes davantage touchés

L'étude explique cette explosion des cas par deux raisons. La première étant la "diminution de l'immunité générale suite à la diminution de la circulation des souches" et la seconde "la baisse de la vaccination, qui a chuté de 20 % pour la vaccination contre le méningocoque C lors du premier confinement". De quoi rendre la population "naïve" face aux bactéries.

Ces bactéries sont d'ailleurs en mutation constante, en témoignent les nouveaux patients touchés. "Si toutes les catégories d’âge sont concernées, il s'avère que les plus touchées par cette nouvelle vague de méningites sont les jeunes de 16 à 24 ans", a commenté Ala-Eddine Deghmane, responsable adjoint du Centre national de référence des méningocoques à l'Institut Pasteur.

Les chercheurs sont également inquiets par une recrudescence encore plus forte dans les prochains mois, en lien avec l'épidémie annuelle de grippe. "Le virus de la grippe crée un contexte favorable au développement des bactéries méningocoques", rappelle l'Institut Pasteur. Les rassemblements familiaux de fin d'année pourraient également propager plus rapidement les bactéries.

Article original publié sur BFMTV.com

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