Ce que la France doit aux banlieues

L'équipe du Bondy Blog, le 20 Octobre 2015 à Bondy.

Appel à Yannick Noah, Omar Sy, Zinédine Zidane et Jean-Jacques Goldman.

Novembre 2005 : naissance du Bondy Blog. Personnalité française préférée : Yannick Noah, tennisman et chanteur franco-camerounais. Novembre 2007 : anniversaire des 2 ans du Bondy Blog. Personnalité préférée : Zinédine Zidane, footballeur franco-algérien. Novembre 2012 : déjà 7 ans. Numéro 1 : Omar Sy, acteur et humoriste franco-sénégalo-mauritanien. Novembre 2015, le Bondy Blog va fêter ses dix ans d’existence avec, en tête du classement, Jean-Jacques Goldman, chanteur et compositeur français d’origine polonaise.

On voit venir ce texte. Encore un éloge naïf du multiculturalisme, la vision angélique des joies de l’immigration. On se trompe. Ce qui relie le Bondy Blog, Noah, Zidane, Sy et Goldman n’est pas le long voyage d’un ancêtre, une double origine ou un métissage culturel, c’est d’abord un territoire bien particulier de la France, un territoire ouvert et fermé, vaste et limité, fait de clichés et indéfinissable : la banlieue. Le Bondy Blog, Noah, Zidane, Sy et Goldman sont tous profondément reliés par la banlieue, soit parce qu’ils y ont passé le plus clair de leur enfance, soit parce qu’ils continuent d’y œuvrer dans leurs actions professionnelles ou sociales.

C’est dans la banlieue qu’ils ont élaboré leurs rêves et c’est en banlieue qu’ils ont vu ces rêves se frotter aux blocages d’une réalité : la banlieue n’est pas le centre du pouvoir, pas le lieu de la décision. Si un projet équivaut à une quantité d’énergie investie pour arriver à poser la première pierre de ses idées, alors toute décision prise depuis la banlieue est une déperdition thermique qui défie les lois du chauffage central. Le premier «non» de l’administration refroidit. Le deuxième frise le cerveau. Le troisième congèle les tripes. La frustration qui en ressort est immense. Un «non» de trop et c’est l’explosion.

Parmi ces cinqbanlieusards, le Bondy Blog est le plus jeune et le plus fragile. Un enfant de 10 ans en train de (...)

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