France-Australie, premier match des Bleus dans une Coupe du monde hors du commun
FOOTBALL - Place au jeu pour les Bleus. Pour les joueurs de Didier Deschamps comme une grande partie du public français, la Coupe du monde débute réellement ce mardi 22 novembre avec le match contre l’Australie à 20 heures. Quatre ans après leur sacre en Russie, les coéquipiers de Kylian Mbappé et Hugo Lloris débutent face aux Socceroos un défi immense, plus réalisé depuis le Brésil en 1962 : conserver le titre de champions du monde.
La dernière fois qu’une équipe de France s’était lancée dans une telle quête, la compétition avait viré au fiasco. C’était en 2002 et les coéquipiers de Zinedine Zidane avaient quitté la Corée du Sud sur deux défaites, un match nul, aucun but marqué et une piteuse dernière place synonyme d’élimination au premier tour. Depuis, trois autres champions en titre ont connu pareille mésaventure avec une sortie de piste d’emblée, faisant naître l’idée d’une malédiction qui poursuivrait le vainqueur sortant.
Et ce n’est pas la préparation express qui est de nature à rassurer les supporters tricolores. Déjà privé de N’Golo Kante et Paul Pogba (deux pièces maîtresses du sacre en Russie) avant de faire sa liste, le sélectionneur a dû faire avec les blessures de Presnel Kimpembe et surtout Karim Benzema qui faisait face au Qatar au défi de sa vie, tout juste auréolé du Ballon d’Or. Malgré tout, les Bleus restent parmi les favoris de ce mondial (au même titre que le Brésil ou l’Argentine), comme nous l’a confirmé l’ancien international brésilien Sonny Anderson.
Si elle n’est pas décisive, cette rencontre inaugurale doit donc permettre de lever les doutes au sujet de Bleus capables en 2021 de se planter lourdement à l’Euro et de remporter quelques mois plus tard la Ligue des Nations.
C’est tout ? Non bien sûr. S’en tenir là ferait de cette Coupe du monde une édition comme les autres. Or, elle ne l’est pas et le fait qu’elle se déroule pour la première fois à la fin de l’automne n’est pas la principale source de polémique. Les débats de ces derniers mois qui ont trouvé un prolongement dans les premières heures de la compétition le rappellent aussi. « Je souhaite qu’à chaque match, à chaque victoire, à chaque défaite, à chaque but magistral des Bleus, vous ne fermiez pas les yeux sur les populations en danger de mort pour leur sexualité, leur identité », écrit ainsi joliment Jean-Luc Romero dans un texte que nous avons publié il y a quelques heures.
Car la question du boycott étant reléguée sur le banc de touche, autant que cet événement planétaire soit aussi utile que possible. Utile pour rappeler (et tenter de faire progresser) la triste condition des droits humains dans un pays où l’homosexualité reste illégale et qui a maltraité autant la planète que le droit du travail pour s’offrir ce Mondial. Utile pour dénoncer l’hypocrisie de la Fifa qui, autre illustration des derniers jours, interdit la bière aux spectateurs, mais autorise le champagne dans les loges VIP. Utile en somme pour rappeler que le sport est bien plus qu’un jeu quand il charrie autant d’enjeux et qu’il est disputé devant les yeux de milliards de téléspectateurs.
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