En France, plus de 39 000 décès par an seraient évitables en réduisant l’exposition à la pollution

Asian woman are going to work.she wears N95 mask.Prevent PM2.5 dust and smog

Renforcer les normes actuelles pour réduire l’exposition à la pollution permettrait de réduire l’incidence des maladies cardiaques et respiratoires, et donc la mortalité.

Peut mieux faire. Si le chef de projets scientifiques de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), Matteo Redaelli, devait laisser une appréciation à la France en matière de pollution, ce serait probablement celle-ci. Depuis quelques années, un dispositif national fixe des normes de qualité de l’air, avec des seuils d’alerte et des recommandations en cas de dépassement. Mais les concentrations relevées restent associées à une mortalité accrue.

"Sur ces 20 dernières années, les concentrations atmosphériques ont ainsi diminué de plus de 80 % pour le SO2 (dioxyde de souffre) et d’environ 50 %" pour les particules fines en suspension, relève l’expert. En revanche, les concentrations en O3 (ozone), sont restées stables voire ont légèrement augmenté d’après le Bilan de la qualité de l’air extérieur en France du CGDD de 2021.

VIDÉO - Carnet de Santé - Dr Christian Recchia : "L’air est le premier des aliments. Apprendre à respirer, c’est capital"

Une espérance de vie allongée de plusieurs mois

Malgré ces chiffres encourageants, une analyse portant sur les particules fines montre une augmentation de 30 % de la mortalité pour une augmentation de 5 µg/m³ (masse de particules par unité de volume d’air), chez les participants exposés à des concentrations inférieures à 12 µg/m3. Or en France, 28 % de la population métropolitaine était exposée, en 2019, à une concentration moyenne supérieure à l’objectif de 10 µg/m3.

Selon Matteo Redaelli, 39 541 décès par an seraient évitables en France métropolitaine avec une réduction de l’exposition à long terme de l’exposition aux particules fines jusqu’à 5 µg/m3. Le gain moyen d’espérance de vie dans la population âgée de 30 ans et plus s’étendrait de 5,9 mois dans les zones rurales à 8,7 mois dans les zones urbaines.

A plus court terme, durant les pics de pollution, conserver des niveaux d’exposition aux particules fines sous les seuils permettrait de réduire de 19 % le nombre annuel de passages aux urgences pour asthme chez l’enfant. "Ces estimations, qui quantifient les bénéfices d’une diminution de la pollution, doivent cependant être interprétées avec précaution", précise le chef de projets scientifiques de l’Anses.

VIDÉO - Pollution de l’air : 5 gestes pour s’en protéger