Dans une France à +4°C : une adaptation de la vie quotidienne à préparer dès maintenant

Pouvoir espérer continuer à vivre dans des conditions acceptables avec un réchauffement de 4 °C dépendra de la capacité des pouvoirs publics à transformer en amont les manières de vivre des Français. Un défi inédit.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°928, daté juin 2024.

À quoi ressemblera la vie de tous les jours dans un pays réchauffé de 4 °C ? Voilà une question à laquelle les experts du climat sont bien en peine de répondre. La trajectoire de référence pour l'adaptation de la France au changement climatique, très récemment lancée dans le débat public par le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, correspondant à un réchauffement global de 3 °C d'ici à la fin du siècle, ne dit pas l'aspect qu'auront les villes, le rythme de vie des enfants, des travailleurs ou des retraités, ou encore la saisonnalité des sports d'extérieur.

"Climatiquement, on peut dire à quoi cela va ressembler, mais ça n'a pas vraiment de sens. Le Paris d'aujourd'hui n'est pas vivable à +4 °C par exemple !, explique Magali Reghezza-Zitt, géographe spécialiste de l'adaptation, membre du Haut Conseil pour le climat. La difficulté, c'est que la vie des gens ne va pas dépendre uniquement du climat, mais de notre capacité à avoir suffisamment transformé nos manières de vivre. " Essayons tout de même de brosser un paysage. Pour la géographe, il faut imaginer des hivers où le froid devient très rare mais existe encore et auquel nous serons "de moins en moins bien préparés, donc qui génèrera beaucoup de bazar ". Des étés qui commencent beaucoup plus tôt avec les premières vagues de chaleur en mai et les dernières en octobre, où 40 °C constituent la norme.

"Dans un climat à +4 °C, l'été 2022 est un été froid ", lance-t-elle. C'est pourtant le deuxième plus chaud enregistré depuis 1900, après 2003. Quand il pleuvra, les orages seront très violents et déverseront beaucoup d'eau. Il neigera beaucoup moins, les glaciers auront disparu, avec pour conséquence l'absence de fonte de printemps alimentant les fleuves et les rivières. "L'eau sera une ressource rare partout en France ", note-t-elle. Les zones côtières basses seront très fréquemment inondées. "La France va dépe[...]

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