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François-Xavier Bellamy aurait préféré que "l'État décide que le vaccin est obligatoire"

L'eurodéputé Les Républicains François-Xavier Bellamy le 15 juillet 2021 sur BFMTV - BFMTV
L'eurodéputé Les Républicains François-Xavier Bellamy le 15 juillet 2021 sur BFMTV - BFMTV

L'instauration du pass sanitaire marque une "vraie rupture historique pour notre modèle de société", écrivent l'eurodéputé Les Républicains François-Xavier Bellamy et le sénateur centriste Loïc Hervé dans une tribune publiée mercredi dans Le Figaro. À partir du 21 juillet, pour rentrer dans les lieux culturels, il faudra présenter un pass sanitaire: soit avoir été complètement vacciné, testé négatif dans les dernières 48 heures, ou présenter un test attestant du rétablissement du Covid-19.

Ce pass sanitaire "est une forme d'obligation déguisée" pour la vaccination selon François-Xavier Bellamy, interrogé ce jeudi sur BFMTV, "il y a quelque chose de très hypocrite dans une telle décision". Il déclare ensuite qu'il aurait "préféré que l'État prenne ses responsabilités et que par exemple, il décide que le vaccin est obligatoire", plutôt que cet entre-deux.

"Un très grave recul de nos libertés publiques"

D'abord obligatoire dans les cinéma et les lieux de loisirs le 21 juillet, courant août la présentation du pass sanitaire sera étendue aux restaurants, bars ou encore centres commerciaux. Le gouvernement refuse pour le moment de parler d'obligation vaccinale pour la population générale, préférant l'utilisation du terme "incitation", et rappelle qu'il y a une alternative au vaccin, le test. Gratuit pour le moment, ce dernier deviendra toutefois payant en octobre.

Pour le député européen, c'est "un très grave recul de nos libertés publiques, du sens de l'égalité de tous les citoyens devant la loi" car "pour la première fois, les espaces publics dans notre pays, les actes du quotidien, les établissements recevant du public, les événements qui rassemblent les gens seront accessibles de manière différenciée aux citoyens français selon leur état de santé".

Outre cette rupture d'égalité, il craint également que les Français soient "conduits à devenir en permanence les surveillants les uns des autres. Le patron du bistrot va devoir vous demander votre document de santé et votre carte d'identité, et c'est cette société-là qui me semble extrêmement inquiétante". En ce sens, "il faut que l'État assume les obligations qu'il délivre", martèle l'élu.

"Déployer une stratégie vaccinale en terme de communication, de pédagogie"

Interrogé sur une alternative à cette méthode, alors que le variant Delta progresse rapidement sur le territoire français, et que la vaccination - seule méthode aujourd'hui connue contre le Covid-19 - semblait avoir atteint un plafond de verre, François-Xavier Bellamy assure n'être "pas du tout hostile aux vaccins (...) Ce que nous disons seulement c'est que quand nous sommes face à une crise, nous n'avons pas le droit de négocier sur nos principes fondamentaux".

Pour lui, il faudrait "surtout déployer une stratégie vaccinale en terme de communication, de pédagogie, en mobilisant tous les acteurs de la chaîne de la santé", et aller vacciner "les plus vulnérables" en priorité, ceux qui sont les plus à risques de faire une forme grave et d'être hospitalisés. "Quand les plus vulnérables sont protégés par le vaccin, alors il n'y a aucune raison de retourner en confinement", lance-t-il.

Si les personnes âgées et atteintes de comorbidités sont aujourd'hui effectivement les plus à risque de développer des formes graves de la maladie, chacun peut se retrouver en difficulté face au virus. Les scientifiques recommandent de vacciner 90% de la population pour sortir de l'épidémie. Actuellement seule une bonne moitié de Français ont reçu une première dose, et environ 40% le schéma complet.

Article original publié sur BFMTV.com