François Bayrou ministre de l’Éducation ? Après sa relaxe, le président du Modem souffle le chaud et le froid
POLITIQUE - La fin « d’un cauchemar de sept années. » Le président du Modem, François Bayrou, a été relaxé ce lundi 5 février « au bénéfice du doute » par le tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire des assistants parlementaires européens. Une décision qui éclaircit son horizon politique, même s’il n’a pas souhaité l’évoquer à la sortie de l’audience.
« On va attendre quelques minutes, quelques heures pour réfléchir à cet avenir », a-t-il répondu aux nombreuses caméras et micros, comme vous pouvez le voir ci-dessous, ajoutant : « je ne suis pas là pour réfléchir à de la politique, après une épreuve de cette ampleur, ce n’est pas le plus important (...) moi ce que je vois, ce sont les sept années qui viennent de s’écouler et ce qu’il y avait d’injustice » dans ce procès.
Dans ce dossier de détournement de fonds publics, deux autres prévenus ont aussi été relaxés. Les huit autres, parmi lesquels figuraient cinq ex-eurodéputés, ont en revanche été condamnés à des peines allant de 10 à 18 mois de prison avec sursis, des amendes de 10.000 à 50 000 euros et à deux ans d’inéligibilité avec sursis.
L’horizon s’éclaircit… Avant le remaniement
Pour François Bayrou, cette décision tombe à point nommé. Son nom revient effectivement dans les échos de presse pour le poste de ministre de l’Éducation nationale à l’heure où des nominations gouvernementales pourraient être annoncées « lundi ou mardi », selon les confidences d’un conseiller de l’exécutif à l’AFP. Celui-ci a cependant qualifié de « rumeurs » l’hypothèse, entre autres, que le président du MoDem, 72 ans, en fasse partie. « C’est une belle histoire à raconter », a souri l’intéressé quelques heures plus tard lors d’une interview au JT de France 2 en rappelant qu’il avait occupé ce même poste il y a 31 ans.
Et pressé de répondre, le maire de Pau a soufflé le chaud et le froid à quelques secondes d’intervalle. « Il y a un grand trouble dans l’Éducation nationale et pas seulement depuis ce mois-ci. C’est un secteur auquel je crois et pour lequel je donnerai beaucoup. C’est le sujet le plus important que nous avons à régler », a-t-il déclaré. Mais aussitôt il ajoute que « comme commissaire au plan, on peut agir davantage sur l’action ».
🔴 DIRECT - 🗣️ "Je pense qu’il y a un très grand trouble dans l’Éducation nationale", estime @bayrou, alors qu'il serait pressenti pour prendre la place d'Amélie Oudéa-Castéra à la tête de l'Éducation nationale. pic.twitter.com/EvJmIx1KuC
— franceinfo (@franceinfo) February 5, 2024
Bien malin celui qui, à part Emmanuel Macron qui prendra la décision, peut donc exclure à cette heure un retour du président du Modem au gouvernement.
L’été dernier, François Bayrou s’était lui-même jugé « hors jeu » pour la course à Matignon au cours d’un entretien dans l’émission Le Grand Jury alors que le chef de l’État cherchait déjà à se passer d’Élisabeth Borne. « Je ne suis pas aujourd’hui dans ce jeu-là, parce que nous allons avoir à l’automne un procès totalement infondé, totalement injuste à mes yeux », expliquait-il. Désormais, la voie qui mène au gouvernement est libre. Celle qui mène à la course présidentielle, aussi. « Le principe, précisément parce que je suis un citoyen engagé, c’est de ne jamais rien écarter », a-t-il d’ailleur souri pour conclure.
À voir également sur Le HuffPost :
RSA : Jordan Bardella rattrapé par le vote du groupe du RN sur la réforme