Les Français et les Européens veulent lutter pour le climat, mais sans contrainte sur leur quotidien

Un sondage réalisé dans sept pays européens, dont la France, montre un soutien important de leur population à des politiques publiques pour lutter contre le changement climatique. Mais plus elles seraient amenées à change leur vie quotidienne, plus ils les rejettent.

La majorité des Français ne sont pas prêts à faire des efforts importants dans leur quotidien pour réduire leur impact sur le climat et la planète. C'est ce que révèle un sondage réalisé dans sept pays européens par YouGov relayé par le quotidien britannique The Guardian ce mardi. Le sondage a également été mené au Royaume-Uni, en Allemagne, en Italie, en Espagne, au Danemark et en Suède.

On y lit notamment que les Français interrogés, à l'instar de leurs voisins européens, se disent très préoccupés (79% des sondés) par le changement climatique et très en faveur de politique publiques pour le limiter. Les sondés sont aussi une grande majorité (plus de 80% dans la plupart des pays) à identifier que le réchauffement climatique est dû à l'activité humaine.

Ils sont dans les mêmes proportions, entre 76% et 85%, à soutenir "l'opinion selon laquelle tous les pays seraient plus efficaces dans la lutte contre le changement climatique s'ils collaboraient avec d'autres pays".

D'accord sur le problème, pas sur les solutions

Mais ces tendances se heurtent à un mur: plus les solutions pour lutter contre le changement climatique les touchent dans leur vie quotidienne, moins les Européens interrogés sont enclins à les mettre en place.

Ils sont par exemple une majorité (entre 45% en Allemagne et 72% en Espagne) à soutenir des programmes gouvernementaux visant à planter des arbres et encore plus nombreux à dire qu'ils seraient prêts à planter eux-mêmes plus de plantes ou qu'ils le font déjà.

Ils sont moins à dire qu'ils pourraient ne plus jamais acheter d'objets en plastique à usage unique (entre 40% au Danemark et 56% au Royaume-Uni, en Espagne et en Italie), mais soutiennent une nouvelle fois l'action publique en la matière, en se disant majoritairement favorables à une interdiction de ces objets par le gouvernement (entre 63% en Suède et 75% en Espagne).

Adhésion accrue pour les mesures gouvernementales

Le fait de limiter sa consommation de viande ou de produits laitiers est soutenu par entre 28% (Allemagne) et 43% (Italie) de personnes interrogées. Le fait de ne s'habiller qu'avec des vêtements de seconde main est appuyée 17% (Allemagne) à 27% (Royaume-Uni) d'entre eux.

Les taux baissent encore pour des mesures plus radicales comme l'arrêt de la consommation de viande et de produits laitiers (entre 10% et 19% des sondés) ou celle de limiter son nombre d'enfants par rapport à son désir de départ (entre 9% et 17%).

La question de l'optimisation énergétique des logements illustre cette division. ELle plébiscitée par une vaste majorité des sondés (entre 67 et 86%) lorsqu'elle est financée par la puissance publique, mais par une minorité (entre 19 et 40%) si ce sont les citoyens qui doivent prendre personnellement en charge le coût des travaux.

Transports et énergies : des sujets plus clivants

Les réponses relatives aux transports et aux énergies sont plus variées. Environ 40% des Français, Espagnols et Italiens se disent prêts à abandonner la voiture au profit des transports publics, du vélo ou de la marche. Mais les proportions s'affaissent à seulement un peu plus de 20% pour les autres pays.

De même, seule une majorité d'Italiens et d'Espagnols est favorable à l'interdiction des énergies fossiles. Dans les autres pays, la majorité continue de vouloir les utiliser, avec un pic à plus de 60% au Royaume-Uni et en France.

YouGov a interrogé des échantillons considérés comme représentatifs de plus de 1 000 personnes dans chaque pays, entre le 5 et le 24 avril.

Article original publié sur BFMTV.com

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