François Ruffin candidat en 2027 ? Ce sondage secret qui peut gêner les plans de Jean-Luc Mélenchon

POLITIQUE - C’est l’atout maître des fidèles de Jean-Luc Mélenchon. Malgré la dislocation de la NUPES, les sorties assassines balancées aux autres formations de gauche, les désaccords sur l’international ou encore les doutes exprimés sur la stratégie conflictuelle adoptée par la France insoumise, le triple candidat à l’élection présidentielle reste le mieux placé pour la présidentielle 2027.

Fidèle au récit de la tortue sagace qui avance lentement mais sûrement, augmentant son socle de 19,58 % à 21,95 % entre 2017 et 2022, l’état-major insoumis brandit souvent cet argument : personne au PS ou chez les Verts ne peut faire mieux que Jean-Luc Mélenchon et ses 7 millions de voix. Benoît Hamon, Yannick Jadot, Anne Hidalgo ont payé pour voir. Ils ont vu. Un postulat de départ conforté par les sondages, et qui autorisait le calcul suivant : quand sera venu le moment d’analyser les rapports de force, l’ensemble de la gauche mettra les bisbilles sous le tapis pour se ranger derrière l’insoumis.

Mélenchon loin derrière Ruffin

Par volonté de tourner la page de dix ans macronisme certes, mais surtout en raison de la menace concrète que fait peser une extrême droite qui ne cesse de se rapprocher du pouvoir. Oui mais voilà, ce plan — un brin optimiste — fonctionne uniquement si Jean-Luc Mélenchon demeure le mieux placé à gauche. Or, selon Libération ce dimanche 21 avril, un sondage commandé par les équipes de François Ruffin pourrait rebattre les cartes. Le quotidien a consulté les résultats de cette étude réalisée par l’institut Cluster 17. Résultat : le député de la Somme réunirait 29 % des voix, et passerait donc le premier tour, reléguant Édouard Philippe à la troisième place du podium. Face à Marine Le Pen au deuxième tour, il ferait jeu égal.

Pire pour le fondateur de LFI, « testé dans le même scénario d’union de la gauche, Jean-Luc Mélenchon arrive onze points en dessous de Ruffin au premier tour, laissant le second à Philippe et Le Pen », note Libération, qui relève que « dans l’hypothèse d’un second tour face à la candidate du Rassemblement national, le leader insoumis chute à 35 % d’intentions de voix ». Plusieurs précautions à prendre cependant. La première est qu’il s’agit d’un sondage commandé par un candidat putatif, que son entourage n’est pas mécontent de faire fuiter à l’heure où plusieurs acteurs de la gauche réfléchissent à ce qui se passera après les élections européennes.

« Fenêtre d’espérance »

La seconde concerne Cluster 17, qui utilise une méthode différente des autres instituts de sondages, ce qui avait attiré l’attention de la Commission des sondages en 2022. Ceci étant dit, le sérieux du sondeur (qui collabore régulièrement avec Le Point) semble aujourd’hui partagé. Notamment par l’état-major insoumis. Il y a quasiment un an jour pour jour, Jean-Luc Mélenchon applaudissait un « magnifique sondage Cluster » selon lequel lui-même, comme François Ruffin, passerait la barre du premier tour.

Ce qui, selon ce même institut, n’est plus le cas aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, et alors que les motifs d’espérer un accès au pouvoir restaient jusqu’ici minces à gauche, cette étude ouvre de nouvelles perspectives. « Ça ouvre une fenêtre d’espérance. Il y a encore du chemin, mais avec une gauche rassemblée, la victoire du RN n’est pas acquise », veut croire auprès de Libération le député communiste, Sébastien Jumel, proche de François Ruffin. À trois ans du scrutin présidentiel, le fondateur de LFI cite lui-même le député Picard comme une option pour lui succéder comme candidat – sans pour autant s’exclure lui-même du tableau. Ce sondage donne encore plus de force à cette hypothèse.

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