La fracture (France 3) - Marina Foïs : "Je crèverais sans l’idée du mélange et de la mixité, sociale, culturelle"

La Fracture a été réalisée en pleine crise du Covid. Quel souvenir en gardez-vous ?

Marina Foïs : On a commencé le tournage avant le second confinement. Avec une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes et la possibilité que tout s’arrête, tout en ayant la sensation d’être privilégiés. Cette période a eu la vertu de rappeler que le système hospitalier français est une richesse. Pendant le premier confinement, nous avons applaudi son personnel. Ce n’est pas rien d’avoir tourné ce film quelques mois après, avec de vrais soignants.

On vous sent très attachée au milieu hospitalier…

J’ai une soeur médecin, qui a choisi de faire une carrière à l’hôpital. C’est une réalité que je connais, par les récits qu’elle m’en fait… Comme beaucoup de gens, j’ai fréquenté l’hôpital pour des proches, à l’époque du sida, et, plus tard, pour d’autres raisons. Je sais qu’un médecin, une infirmière vous sauvent la vie, pas seulement avec des médicaments, mais aussi avec leur humanité et le temps qu’ils vous consacrent.

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Ce film parle des colères de notre société. Qu’est-ce qui vous met hors de vous ?

Je suis très sensible à la violence des échanges. La Fracture montre le pouvoir de la parole. C’est apaisant et réconfortant. Nous en avons besoin en ce moment où, clairement, on nous divise, en encourageant un communautarisme multiple. Je crèverais sans l’idée du mélange et de la mixité, sociale, culturelle.

Vous avez des origines familiales diverses. Est-ce que cela vous rend plus sensible au brassage de la société française ?

Mes grands-parents sont russes et égyptiens. Mon père est italien, ma mère est allemande. Ma famille est issue d’une immigration plutôt bourgeoise. « Français de souche » est une expression moche, dont je ne comprends même pas le sens ! L’écrivain Salman Rushdie affirme ceci : « L’homme n’a pas de racines, il a des pieds. » Cette phrase devrait être un guide spirituel.

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