Les frères Goncourt, épicuriens… mais pas trop !

Edmond et Jules de Goncourt appréciaient de se rendre au restaurant pour discuter littérature avec leurs pairs.  - Credit:Agence AKG-IMAGES
Edmond et Jules de Goncourt appréciaient de se rendre au restaurant pour discuter littérature avec leurs pairs. - Credit:Agence AKG-IMAGES

Qui succédera à Brigitte Giraud, Prix Goncourt 2022 pour son roman Vivre vite ? Comme le veut la tradition depuis 1914, la réponse sera donnée ce mardi 7 novembre, après le vote du jury, au restaurant Drouant, institution gourmande parisienne. Des tables en vue comme celle-ci, Jules de Goncourt et son frère Edmond – lequel fixa par testament les règles de fonctionnement de l'Académie qu'ils avaient imaginée ensemble – en ont fréquenté toute leur vie. Durant la seconde moitié du XIXe siècle, les auteurs de Germinie Lacerteux, Madame Gervaisais et du Journal, qui a assuré leur postérité, aimaient y débattre avec leurs pairs. Dans Le Paris des Goncourt (éd. Alexandrines), ouvrage tout juste sorti, l'écrivain et professeur de littérature suisse Robert Kopp explore les liens entre la capitale et les deux frères. Il revient pour nous sur le rapport à la table du célèbre duo.

Le Point : Quel genre de restaurants Edmond et Jules de Goncourt fréquentaient-ils ?

Robert Kopp :Ils n'allaient pas dans les gargotes du Quartier latin, mais dans des restaurants de la rive droite, vers le Palais-Royal ou la rue Montorgueil. Il y a eu Les Trois Frères provençaux, dont parlait déjà Honoré de Balzac dans ses œuvres. Puis d'autres, qui sont nés plus tard, sous le second Empire, dans la foulée des travaux d'Haussmann. Dans les années 1860, avec Théophile Gautier, Ivan Tourgueniev ou Charles-Augustin Sainte-Beuve, ils décident de se réunir une ou deux fois par mois chez Magny, l'u [...] Lire la suite