Un fossile doté de trois yeux révèle d’étonnants détails sur les débuts de l'évolution animale

Analysé en 2020 par des chercheurs chinois, le fossile de Kylinxia zhangi repasse au scanner. Mais cette fois-ci, une nouvelle technique permettant d’analyser les corps mous au cœur de la roche dote l’animal de trois yeux, au lieu des cinq initialement décrits.

Kylinxia zhangi. Ce n’est pas le nom d’un nouveau personnage de science-fiction, mais bien celui d’un animal fossile unique provenant de roches vieilles de près de 520 millions d’années. Semblable à une grosse crevette, Kylinxia été découverte dans la faune de Chengjiang, dans la province du Yunnan, au sud-ouest de la Chine. Le Qilin, qui lui donne son nom, est un animal chimérique de la mythologie chinoise, qui rassemble des caractéristiques de plusieurs animaux.

Six spécimens de Kylinxia avaient déjà été analysés en 2020 par des chercheurs chinois. Leurs résultats, qui comblent une lacune dans notre compréhension de l'évolution des arthropodes, avaient été publiés dans la revue Nature. En 2023, une équipe de chercheurs britanniques et chinois décide de tester une technique de microtomographie à rayons X sur le fossile, permettant des reconstructions en 3D du spécimen étudié à l'origine par leurs collègues de Nanjing en 2020. Les détails observés grâce à cette technique ont permis de réviser certains aspects de la description originale. L'étude est publiée dans la revue Current Biology.

Images tomodensitométriques de l\'animal fossile Kylinxia zhangi du sud de la Chine. Crédit : Professor Yu Liu, Yunnan University
Images tomodensitométriques de l\'animal fossile Kylinxia zhangi du sud de la Chine. Crédit : Professor Yu Liu, Yunnan University

Image tomodensitométrique de l'animal fossile Kylinxia zhangi du sud de la Chine. Crédits : Professor Yu Liu, Yunnan University.

"Accéder aux informations anatomiques enfouies dans la roche"

Les schistes de Chengjiang sont extrêmement importants car "il s'agit de l'un des deux premiers sites à avoir bénéficié d'une préservation exceptionnelle des fossiles au cours de l'explosion cambrienne", explique le Dr Greg Edgecombe, du Muséum d'histoire naturelle de Londres. En outre, "la qualité de la préservation des fossiles, en termes de détails fins des appendices et d'accès aux organes internes mous (comme le cerveau) qui sont normalement perdus à cause de la décomposition et non fossilisés, est parfaite", poursuit le chercheur, qui a participé à l’étude.

Lire aussi500 millions d'années après on lui refait le portrait !

L'imagerie microtomographique des fossiles de Chengjiang a permis a[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi