Forcené tué par le GIGN en Meurthe-et-Moselle: une information judiciaire ouverte

(photo d'illustration) - Pierre Oscar Brunet - BFMTV
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Une information judiciaire a été ouverte pour déterminer si "la légitime défense était bien constituée" vendredi lorsque des gendarmes ont tué un quinquagénaire qu'ils voulaient interpeller en Meurthe-et-Moselle, a annoncé samedi le parquet de Nancy.

La garde à vue du militaire de l'antenne de Reims du Groupement d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), - auteur du coup de feu mortel - et celle de son collègue - qui a tiré sans atteindre la victime - ont été levées vendredi soir, a précisé le procureur de la République de Nancy, François Pérain, dans un communiqué.

Les gendarmes "susceptibles d'être en situation de légitime défense"

"En effet, il résulte des premiers résultats de l'enquête que les gendarmes étaient susceptibles d'être en situation de légitime défense", a fait valoir le magistrat. "L'information judiciaire porte sur l'ensemble des faits survenus. Il conviendra au juge d'instruction saisi de vérifier que la légitime défense était bien constituée", a-t-il cependant précisé.

Les faits se sont déroulés à 06h15 vendredi sur un terrain isolé de gens du voyage sédentarisés, où les gendarmes de la brigade territoriale autonome de Frouard (Meurthe-et-Moselle) soutenus par le GIGN sont intervenus pour interpeller un père et son fils. Ceux-ci étaient mis en cause pour des "violences volontaires en réunion et avec armes (barres à mines) commises mercredi".

Selon le procureur, dès leur arrivée, le fils Kenji, un jeune majeur, serait sorti de sa caravane en pointant un fusil vers les militaires, dont un a fait usage de son arme à deux reprises mais sans le toucher. Quelques instants plus tard, son père, Benoît, 56 ans, est sorti de sa propre caravane, fusil à canons superposés à la main. Les gendarmes se sont alors mis à l'abri derrière un fourgon et ont entrepris de parlementer.

Mais l'homme a tiré à deux reprises, touchant notamment le rétroviseur du fourgon. L'un des gendarmes a répliqué, touchant le forcené au thorax. Il est décédé des suites de ses blessures.

"Violence volontaire sur personnes dépositaires de l'autorité publique avec arme"

Le fils de la victime, placé également en garde à vue, a été déféré samedi devant un juge d'instruction. Il a été mis en examen pour "violence volontaire sur personnes dépositaires de l'autorité publique avec arme" et remis en liberté sous contrôle judiciaire, a indiqué François Pérain.

Les deux procédures suivies par la "Section de recherches de Nancy et par le Bureau d'enquête judiciaire de l'Inspection générale de la gendarmerie nationale ont été jointes", a encore précisé le procureur.

Article original publié sur BFMTV.com