Les forêts vierges ont continué de diminuer en 2022, la superficie de la Suisse a été détruit

4,1 millions d’hectares de forêts vierges ont disparu en 2022, soit l’équivalent d’un terrain de foot toutes les cinq secondes.
4,1 millions d’hectares de forêts vierges ont disparu en 2022, soit l’équivalent d’un terrain de foot toutes les cinq secondes.

ENVIRONNEMENT - Les forêts primaires continuent de disparaître. La Revue mondiale des forêts, en anglais Global Forest Review, a publié ce mardi 27 juin les chiffres de l’année 2022. Et au total, 4,1 millions d’hectares de ces forêts vierges ont été détruits l’an passé. Soit l’équivalent du territoire de la Suisse, ou la perte d’un terrain de football toutes les cinq secondes.

Cette destruction de forêts a entraîné l’émission de 2,7 gigatonnes de CO2 durant l’année 2022, soit l’équivalent des émissions annuelles de combustibles fossiles de l’Inde.

Cela signifie surtout que 10 % de forêts vierges ont été détruits en plus par rapport à 2021. Et ce alors que des accords internationaux étaient censés inverser la tendance. Lors de la COP 26 de Glasgow en 2021, 145 États s’étaient en effet mobilisés pour mettre un terme à la déforestation d’ici 2030 via « la déclaration de Glasgow ». Mais ces dernières données de la Revue mondiale des forêts démontrent qu’aucune mesure suffisante n’est mise en place, rendant cet objectif impossible à atteindre.

L’économie aux dépens de l’écologie

Le pays le plus concerné par le phénomène de déforestation est le Brésil, où le taux de perte de forêt primaire a augmenté de 15 % entre 2021 et 2022. L’Amazonie est donc largement concernée. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, si les feux sont tout de même la cause de 19,2 % de la dégradation des forêts brésiliennes, le principal responsable reste l’être humain.

Dans le cas du Brésil, la politique de l’ancien président Jair Bolsonaro est à blâmer : pour satisfaire son électorat, le dirigeant d’extrême droite a laissé la déforestation illégale s’installer, tout en affaiblissement les droits des autochtones. De nombreuses zones boisées ont ainsi été défrichées pour y installer des champs et développer l’agriculture. Mais l’arrivée au pouvoir du président Lula, qui déclare avoir des ambitions écologiques, pourrait changer la donne.

La République démocratique du Congo et la Bolivie sont les deux autres pays les plus touchés par la déforestation. Malgré des engagements en termes de protection des forêts, le rendement économique a fini par primer aux yeux des dirigeants. Ainsi, la RDC a favorisé les permis pétroliers et de blocs gaziers, tandis que la Bolivie privilégiait la production de cacao et l’extraction d’or.

Sauver la forêt, le meilleur moyen pour « atténuer la situation »

Or ce n’est pas pour rien que la forêt amazonienne est surnommée le « poumon vert de la planète ». Dans un contexte de réchauffement climatique, les forêts vierges sont d’une grande aide pour réduire les émissions à effet de serres car elles sont des puits à dioxyde de carbone. En parallèle, elles enrichissent les sols et servent de couloirs migratoires pour les espèces animales. À l’inverse, défricher une forêt émet du CO2.

Les forêts vierges sont en outre pleines de ressources alimentaires et matérielles dont dépendent plus d’un milliard et demi de personnes, dont près de soixante-dix millions de peuples autochtones, rapporte la Revue mondiale des forêts. Ces populations seront les premières victimes des changements de températures et de précipitations provoqués par la déforestation.

Enfin, la biodiversité de la Terre dépend de ces forêts. C’est en effet le milieu terrestre qui abrite le plus d’êtres vivants, puisque 80 % de la biodiversité terrestre mondiale y est présente. Frances Seymour, experte du World Resources Institute, rappelle qu’« arrêter et inverser la disparition des forêts est l’une des manières d’atténuer [la situation] les plus rentables dont nous disposons aujourd’hui ».

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