Les forêts françaises pourront-elles sauver le climat ?

Les arbres captent le CO2 dans l’atmosphère. Cette fonction est cependant perturbée par la hausse des températures. Ils servent aussi à remplacer des matériaux utilisés dans la construction de bâtiments et à produire de la chaleur. L’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) vient de publier plusieurs scénarios pour déterminer ce que la forêt pourra faire… ou pas.

On en demande beaucoup aux arbres. La Stratégie nationale bas carbone (SNBC) leur attribue le rôle crucial de piéger pour des décennies 40 millions de tonnes de CO2 par an qui permettront à la France d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Mais dans le même temps, ils seront aussi récoltés pour fournir du bois d’œuvre (BO) et du bois industrie et bois énergie (BIBE). Brûlés, les déchets de l’industrie et l’exploitation des houppiers et petites branches doivent se substituer aux énergies fossiles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

De plus, selon la réglementation environnementale 2020 (RE2020) qui encadre les efforts du secteur du bâtiment pour réduire ses émissions, la part de bois d’œuvre dans la construction doit augmenter, notamment en remplaçant du béton et des parpaings par des ossatures bois. L’enjeu est de décarboner progressivement l’économie. "Les arbres mettent des décennies à pousser et atteindre une taille exploitable, aussi les prospectives à 2050 et 2080 sont nécessaires pour déterminer les volumes qui pourront être récoltés sans épuiser le puits de carbone que représente la forêt", résume Antoine Colin, chef du département d’analyse des forêts et des haies bocagères à l’IGN et l’un des auteurs du rapport sur les "projections des disponibilités en bois et des stocks et flux de carbone" du secteur forestier français.

La mortalité des arbres a augmenté de 80% ces dix dernières années

L’étude part de constats extrêmement inquiétants. Le puits de carbone forestier subit un essoufflement aussi rapide qu’inattendu. Depuis la fin du 19ème siècle et les premières déprises agricoles provoquées par l’exode rural, la forêt française n’a cessé de s’étendre, si bien que la croissance des arbres a augmenté la capacité de stockage de carbone d’une tonne par hectare et par an.

Aujourd’hui, un hectare de forêt, arbres et sol compris, stocke 176 tonnes de carbone. En 2023, l’inventaire forestier national (qui dépend de l’IGN), a recensé 11,3 milliard[...]

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