FN : la justice annule la suspension de Jean-Marie Le Pen

Saisi par le président d'honneur suspendu, le tribunal de Nanterre a rétabli celui-ci dans sa qualité d'adhérent.

La justice s'invite dans le conflit entre Marine Le Pen et son père. Le 12 juin, ce dernier s’était présenté au tribunal de grande instance de Nanterre pour y contester sa suspension du Front national, décidée début mai après des propos controversés tenus sur RMC et dans le journal Rivarol. Ce jeudi, le tribunal a donné raison au patriarche : «Jean-Marie Le Pen se voit donc rendre sa qualité d'adhérent du Front national et réinstallé dans son fauteuil de président d'honneur», commente auprès de Libération l'avocat du plaignant, Me Frédéric Joachim. Selon celui-ci, Jean-Marie Le Pen devrait profiter de cette décision pour «revenir dans son bureau au siège du FN», dont l'accès lui était interdit depuis sa suspension. L'avocat s'attend toutefois à ce que le Front national fasse appel de cette décision.

Dans l'immédiat, celle-ci fournit quelques cartouches au «Menhir» dans sa guerilla médiatico-politique contre la direction du Front national. Mais le sort de Jean-Marie Le Pen n'en reste pas moins suspendu aux résultats de la consultation interne lancée par le parti, dont les résultats devraient être connus le 10 juillet au soir et qui pourraient notamment aboutir à la disparition du titre de président d'honneur. Ces derniers jours, le cofondateur du FN a exhorté ses sympathisants à ne pas prendre part au scrutin : «D’abord, il n’est pas secret, et surtout c’est un piège destiné à changer l’orientation politique du Front national », a-t-il lancé sur Twitter.

Sauf énorme surprise, cependant, les votants devraient avaliser les propositions de leur direction, et donc la déchéance de leur ancien président. Ce probable dénouement n’est pas sans inconnues. Comme la proportion de votants soutenant Jean-Marie Le Pen, et susceptibles de manifester leur mécontentement en interne ; l’avenir de celui-ci, dont il n’est pas (...)

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