Un "flux en continu": avec les blocages des agriculteurs, certaines routes secondaires saturées par la circulation

Une circulation saturée. En raison des blocages menés par des agriculteurs en colère sur certains axes de circulation, notamment l'A6 ou l'A89, de nombreuses routes secondaires habituellement relativement épargnées par la circulation se retrouvent congestionnées ce jeudi 1er février ou ces derniers jours. Une situation parfois pesante pour les habitants.

En Essonne, Villabé est confrontée ce jeudi à une circulation particulièrement dense, en raison du blocage de l'A6. "On a 4.000 voitures par heure. (...) Tout le monde arrive sur le rond-point qui est à l'entrée de la commune donc les Villabéins vont difficilement pouvoir sortir et rentrer chez eux", déplore auprès de BFM Paris Île-de-France Karl Dirat, maire sans étiquette de cette petite ville.

L'élu anticipe déjà la colère de ses administrés. "Villabé, c'est 5.400 habitants, donc le maire est à portée de baffes, tout le monde va appeler le maire. Mais je ne peux vraiment rien faire de plus", assure-t-il.

Un "flux en continu"

Dans la commune de Brec'h, dans le Morbihan, des habitants ont déjà déploré auprès de la mairie qu'il y avait "trop de monde" sur les routes actuellement.

"Il y a un flux beaucoup plus important. Il n'y a pas beaucoup de passages en temps normal, mais maintenant, c'est en continu", reconnaît la mairie auprès de BFMTV.com.

La rue Le Léaulet est notamment "très empruntée". Alors qu'habituellement, le passage des camions de plus de 3,5 tonnes est interdit, ces derniers jours, en raison des blocages, certains gros véhicules empruntent cette voie pour contourner les blocages. "Ils risquent d'abîmer la route", souligne la mairie.

À Vienne, dans l'Isère, on commence à perdre patience, alors que le blocage de l'A7 ralentit le trafic sur la nationale 7 qui se retrouve surchargée. "J'ai mis une heure pour rentrer, d'habitude je mets une demi-heure", déplore Corinne, une habitante, au micro de BFM Lyon. "Je comprends, mais bon ça commence à être long donc il faudrait trouver des solutions parce que ça ne peut pas durer comme ça", appelle-t-elle.

De 10 min à 1h30 de trajet

Outre les routes abîmées et les difficultés à circuler, certains habitants déplorent le bruit incessant des véhicules et la pollution sous leurs fenêtres. Dans les Bouches-du-Rhône, Anahita Arjmandi, fleuriste, déplore auprès de France 3, que son trajet depuis son domicile jusqu'à son lieu de travail, tous deux situés à Aix-en-Provence, lui a pris une heure et demie cette semaine au lieu des "dix minutes" habituelles.

"Tout est saturé", souligne encore la police municipale de Noves, toujours dans les Bouches-du-Rhône, alors que la départementale 976 était saturée cette semaine, en raison des blocages sur la nationale 7 et l'A7.

"Nous avons des petits carrefours, les camions ne peuvent pas se croiser", déplore encore la police municipale de Sainte-Cécile-les-Vignes, dans le Vaucluse.

Des agents municipaux mobilisés

Toujours dans le Morbihan, à Auray, "10km de bouchons" ont notamment été notés par la gendarmerie ce jeudi matin sur la D750 vers 10h30 dans le sens Lorient-Auray, indique la mairie à BFMTV.com, et l'accès aux commerces du centre-ville est estimé "difficile" par la route en raison de la circulation.

Aucune "crispation" n'a été notée de la part des usagers ou des habitants par la mairie, mais jusqu'à 4 agents municipaux sont mobilisés en renfort depuis mercredi afin de fluidifier la circulation.

Alors que la mobilisation des agriculteurs se poursuivait ce jeudi, les syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes agriculteurs ont appelé à suspendre les blocages en France au vu des annonces du Premier ministre Gabriel Attal et à "rentrer dans une nouvelle forme de mobilisation".

Article original publié sur BFMTV.com