En Floride, l’avortement de cette jeune femme de 16 ans interdit par la justice

En Floride, une jeune femme de 16 ans a été jugée « pas assez mature » pour pouvoir avorter (Image d’illustration : lors d’une manifestation contre l’interdiction de l’avortement à Miami le 24 juin).
CHANDAN KHANNA / AFP En Floride, une jeune femme de 16 ans a été jugée « pas assez mature » pour pouvoir avorter (Image d’illustration : lors d’une manifestation contre l’interdiction de l’avortement à Miami le 24 juin).

CHANDAN KHANNA / AFP

En Floride, une jeune femme de 16 ans a été jugée « pas assez mature » pour pouvoir avorter (Image d’illustration : lors d’une manifestation contre l’interdiction de l’avortement à Miami le 24 juin).

ÉTATS-UNIS - Une « guerre faite aux femmes ». C’est avec ces mots que des élues américaines ont fustigé ce mercredi 17 août le choix d’une cour d’appel de Floride, qui a maintenu une décision statuant qu’une adolescente de 16 ans aux parents décédés n’était « pas assez mature » pour avorter.

« Dans quel monde une personne de 16 ans est trop immature pour se faire avorter mais assez mature pour porter et élever un enfant ? », a questionné sur Twitter l’élue démocrate de l’Ohio Joyce Beatty, appuyée par ses collègues Bonnie Watson Coleman du New Jersey et Katherine Clark du Massachussets.

« C’est un exemple dangereux et terrifiant de la guerre faite aux femmes par la Floride », a tancé l’élue démocrate de cet État du sud-est des États-Unis, Lois Frankel, qui a jugé la décision « inacceptable » et a appelé à « combattre pour la santé, la sécurité et la liberté des femmes ».

Sur les réseaux sociaux, de très nombreux internautes soulignaient aussi l’apparente incohérence du jugement et exprimaient leur colère, certains reprenant un mot-dièse appelant à boycotter la Floride.

En Floride, avorter est encore légal

Une cour d’appel a confirmé lundi la décision de la juge Jennifer Frydrychowicz, du comté d’Escambia, de refuser la demande d’avortement d’une jeune femme de 16 ans, désignée par le pseudonyme « Jane Doe 22-B », sous prétexte qu’elle n’était pas parvenue à prouver « qu’elle était assez mature pour décider de mettre un terme à sa grossesse ».

Ce jugement intervient moins de deux mois après la volte-face historique de la Cour suprême américaine, qui est revenue fin juin sur la garantie constitutionnelle au droit à l’avortement qu’elle avait instaurée en 1973 par l’arrêt « Roe v. Wade », laissant les États américains légiférer librement sur la question.

Une dizaine d’États en ont déjà profité pour bannir l’IVG, la plupart du temps sans exception en cas d’inceste, de viol ou de danger pour la santé de la mère, et les associations de défense des droits des femmes craignent que près de la moitié des États ne soient concernés à terme.

En Floride, le délai pour pouvoir avorter a été réduit en juillet. Mais cet acte reste légal jusqu’à la 15e semaine après les dernières menstruations (contre 24 auparavant). « Jane Doe 22-B » était enceinte de seulement dix semaines lorsqu’elle a formulé sa requête d’une IVG car elle ne pouvait obtenir le consentement d’au moins un de ses parents, tous deux décédés, condition indispensable pour les mineures souhaitant avorter en Floride.

Depuis la décision de la Cour suprême en juin, de nombreuses femmes à travers les États-Unis se retrouvent confrontées à de nouveaux obstacles pour avorter. C’est le cas en Louisiane, où l’avortement est désormais interdit. Mardi, la chaîne de télévision locale américaine WAFB9 rapportait l’histoire d’une habitante de Baton Rouge n’ayant d’autre choix que de mener sa grossesse à terme alors que l’enfant qu’elle porte souffre d’une malformation rare du crâne. Selon les médecins, les enfants atteints de cette malformation, l’acrânie, ne survivent que quelques heures, voire quelques minutes, après l’accouchement.

À voir également sur Le HuffPost : L’indignation d’une fillette de 12 ans lors d’une audience publique sur l’avortement aux États-Unis

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