A Florange, «fatigué d’entendre tout et son contraire»

Les hauts-fourneaux d’ArcelorMittal vus des rues d’Hayange.

Dans la vallée de la Fensch, la lassitude gagne salariés et habitants, sans illusions sur les engagements d’ArcelorMittal et du gouvernement.

Après une folle semaine, les métallos de Florange sont fatigués. Il y a d’abord eu l’espoir. Puis la «trahison» du gouvernement, qui a avalisé la fermeture des hauts fourneaux et le report du projet Ulcos, qui devait redonner vie à l’un d’entre eux. L’occupation, jeudi, des deux cheminées de métal. Puis une simple réunion, vendredi, de l’intersyndicale et un point presse expédié en quelques minutes.

Edouard Martin, le charismatique leader de la CFDT, s’avance devant les caméras. Ses camarades orange-fluo restent assis, au fond du local syndical. Les traits sont tirés. Martin n’a plus les larmes aux yeux. N’évoque plus la «trahison». Il prend simplement «acte» de la déclaration, la veille, de François Hollande. «Je n’imagine pas une seconde que le Président soit monté au créneau devant tous les Français pour nous flouer une semaine après.» Et de réclamer «que les engagements soient musclés» avec «une feuille de route sur Ulcos et le redémarrage des hauts fourneaux».

Trêve. La suite attendra la rencontre prévue, la semaine prochaine, avec François Marzorati, sous-préfet de Thionville, chargé de piloter le comité de suivi des investissements promis par ArcelorMittal.«En fonction des réponses, nous déciderons de la suite à donner, prévient le syndicaliste. Personne ne décidera pour nous, sans nous. Nous avons nous aussi notre cellule de crise, avec trente militants, prêts sept jours sur sept, 24 heures sur 24, à prendre possession de l’outil de travail.»

En attendant, c’est la trêve. Fin du point presse. Les télés remballent. En quelques minutes, les métallos ont déserté le local. «Je veillerai à ce qu’il n’y ait personne cet après-midi, ils ont besoin de se reposer, d’être en famille», lâche Jacques, un œil sur ses camarades. Les dix-huit mois de lutte, les nuits de camping sous les fenêtres de Bercy, ont laissé des traces. La (...)

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