Comment « les Flammes » tentent d’éviter les écueils des autres cérémonies de remise de prix

Gazo et Damso lors de la cérémonie « des Flammes » 2023.
Capture d’écran Instgram Gazo et Damso lors de la cérémonie « des Flammes » 2023.

MUSIQUE - Elles ne veulent pas s’éteindre. Lancées en 2023, quelques mois après le discours du rappeur SCH aux Victoires de la musique, Les Flammes reviennent ce jeudi 25 avril pour leur deuxième édition. Alors que les cérémonies « traditionnelles » peinent à reconnaître les artistes de musique dite « urbaine » comme le rap, celle du jour est consacrée à ces artistes qui dominent les plateformes de streaming musicales.

« Les Flammes 2024 » : la cérémonie dédiée au rap s’offre une diffusion télé en prime time pour sa 2e édition

C’est justement l’une d’elles, Spotify, qui soutient le média spécialisé Booska-P et l’agence Yard créateurs des Flammes. La nouveauté de cette édition 2024 qui récompensera encore les artistes rap et hip-hop français, est qu’elle sera diffusée en direct du Théâtre du Châtelet sur W9.

Le secteur musical n’est pas la seule spécificité de cette cérémonie qui tente de corriger les défauts vus dans les autres. Voici lesquelles.

Un jury composé à 50 % du public

Il est souvent reproché aux gagnants des Victoires de la musique de ne pas refléter les écoutes du public. À l’image de Tiakola, nommé dans la catégorie révélation de l’année en 2023. Ce soir-là, c’est finalement Pierre de Maere qui est reparti avec le trophée en main. Afin d’y remédier, Les Flammes ont décidé d’intégrer le public dans le jury final.

Les nommés sont sélectionnés, dans un premier temps, par leurs représentants ; c’est aux producteurs, labels, managers qu’il revient d’inscrire leurs artistes dans les différentes catégories, en fonction des critères énoncés. La liste est ensuite soumise à des journalistes issus de différents médias généralisés et spécialisés, qui doivent en nommer dix par catégorie.

La troisième phase s’effectue avec un jury composé à 50 % de professionnels et 50 % du public. Les professionnels sont sélectionnés chaque année pour être la plus représentative possible de l’industrie musicale. Leurs identités restent anonymes jusqu’aux votes, « pour empêcher toute forme de concertation » rappellent les organisateurs.

De son côté, le public vote sur une plateforme, non pas pour désigner un gagnant mais un top trois. Après avoir comptabilisé les votes du public et du jury d’experts, le gagnant est révélé le soir en direct. La liste des finalistes des Flammes a été dévoilée le 8 avril. Et c’est Aya Nakamura, qui arrive en tête avec six nominations.

Des votants adaptés aux catégories

La plupart des catégories sont soumises au vote du public et du jury professionnel. Mais il y en a sept qui sont soumis soit uniquement au vote du public, soit uniquement au vote des professionnels. Pour la flamme du concert, il n’y a que le public qui décide du vainqueur. Idem pour la flamme du morceau de l’année, où dix chansons sont en lice.

Les Flammes essayent au maximum de s’adapter aux artistes, afin de les représenter au mieux. L’exemple des catégories des chansons R&B, africaines ou d’inspiration africaine et caribéennes ou d’inspiration caribéenne, en est la preuve. En effet, avant de les soumettre aux votes, les morceaux sont d’abord validés par un collège de votants spécialisés dans ces genres musicaux, rappellent les organisateurs sur X.

Enfin, lors de cette cérémonie, des « métiers de l’ombre » vont pouvoir briller à leur tour. Les producteurs de spectacles ou encore les labels auront aussi le droit à un trophée. Pour ces catégories pas de top 3, le gagnant sera directement désigné durant la soirée. Le prix est « remis par Les Flammes, avec consultation du comité éditorial » peut-on lire sur le site.

Malgré les belles valeurs que tentent de défendre Les Flammes, cela ne les empêche pas d’être rattrapées par les polémiques. En effet, une nomination vient entacher cette édition 2024. Parmi les trois finalistes pour « la Flamme du morceau performance rap », Freeze Corleone est nommé pour sa chanson Shavkat, et ce bien que ses textes aient été dénoncés à plusieurs reprises pour leurs propos racistes.

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