"Les Flammes": les premières Victoires de la musique du rap annoncées pour 2023

Les organisateurs des
Les organisateurs des

Le rap aura bientôt sa propre remise de prix. La première édition des Flammes, une cérémonie qui souhaite mettre à l'honneur les "cultures populaires", a été officialisée lundi soir lors d'une conférence de presse au théâtre du Châtelet. C'est sur la scène de ce prestigieux établissement parisien qu'aura lieu la première édition, le 11 mai 2023.

"On est assez persuadé, depuis le début, que c'est ici que ça doit se passer", déclare Yoan Prat, co-fondateur de l'agence Yard et de cette future soirée de récompenses, à BFMTV. "Le fait que les César, le Ballon d'or se passent ici... pour nous il y avait une vraie volonté d'investir ces lieux pour cette première cérémonie, c'est très important."

À la tête du projet, l'agence Yard, donc, mais aussi l'agence Smile et le média spécialisé Booska-P. Tous les trois travaillent main dans la main depuis trois ans pour mettre sur pied leurs "Flammes". Cette première édition interviendra après des années de polémique autour de la quasi absence de rap aux Victoires de la musique.

Des années de polémique

On ne peut que constater un décalage entre la popularité du rap et sa sous-représentation lors des cérémonies officielles. Un simple coup d'œil au Top Spotify de ce lundi en témoigne; les premières places sont monopolisées par les rappeurs Jul, Gazo, Lomepal, Ninho, Tiakola, Damso, PNL, Mig, Dosseh, Niska, Nekfeu... Le premier artiste non-rappeur du classement, David Guetta, n'arrive qu'en 17e position.

La dernière cérémonie des Victoires, notamment, avait suscité de nombreuses questions: le slameur Grand Corps Malade, absent des nominations malgré le succès de son album Mesdames, s'était dit "très déçu". "Nous sommes exclus", avait renchéri Ninho, rappeur aux 110 singles d'or. SCH, lorsqu'il était venu récupérer le trophée d'album le plus streamé (le seul qui ne fasse pas l'objet d'une pré-sélection par l'Académie), avait eu quelques mots pour ses confrères absents et "dignes de présence ce soir, ne serait-ce qu’honorifique".

Enfin Gims s'était lui aussi agacé en août dernier de l'utilisation du terme "urbain" dans les cérémonies musicales (aux Victoires la dénomination de "musiques urbaines" a été abandonnée en 2019), et lâché:

"On nous met dans des catégories. Quand on parle d'album urbain de l'année c'est comme si on disait 'c'est le sous-album de l'année', c'est péjoratif. Il faut arrêter avec ça".

"Célébrer, immortaliser, récompenser"

Pourtant, les organisateurs des Flammes se défendent d'avoir voulu créer une cérémonie "en opposition à quelque chose": "Bien sûr, il y a eu des frustrations de représentativité des autres cérémonies", reconnaît Yoan Prat. "Le but, c'est vraiment de créer une place à cette culture-là, à ce public-là, et de créer ce moment de célébration.

"C'est le moment pour nous de célébrer, d'immortaliser et de récompenser" ajoute Galo Diallo, fondateur de l'agence Smile.

Pour cette première édition des Flammes, chaque label, producteur et manager pourra inscrire gratuitement un ou plusieurs artistes comme candidats sous réserve qu’elles/ils correspondent aux critères préétablis.

La liste des présélectionnés sera ensuite envoyée à une cinquantaine de journalistes de médias spécialisés et généralistes qui disposeront de 72H pour choisir 10 nommés par catégorie.

La cérémonie officielle ne sera pas diffusée à la télévision mais retransmise en ligne, en direct du Châtelet. La soirée proposera des prestations, une vingtaine de catégories, et le vote final se partagera entre un jury professionnel et le public.

Article original publié sur BFMTV.com